Franco-israélien, Michel Taubmann est journaliste, chargé du dossier Proche-Orient à la revue « Politique internationale ». Habitant de Bat Yam, dans la banlieue sud de Tel Aviv, un quartier durement touché par les frappes iraniennes de ces derniers jours, il anime également un groupe de dialogue judéo-arabe, « Shalom Salam ». Pour « Marianne », il analyse les événements actuels et raconte le quotidien des citoyens vivant sous la menace des bombardements.
Marianne : Comment avez-vous vécu ces dernières journées et nuits à Bat Yam, où le bilan est particulièrement lourd ?
Michel Taubmann : Les bombardements ont été aussi violents cette nuit – du dimanche 15 juin au lundi 16 – que la précédente, et on dénombre huit morts supplémentaires dans tout le pays : trois à Haïfa, quatre à Petah Tikva et un à Bnei Brak. Concernant Bat Yam, on ne déplore aucun décès cette nuit ; les chiffres ne sont pas définitifs mais on dénombre déjà dix civils tués durant la nuit de samedi à dimanche. Au total, vingt-quatre morts depuis vendredi soir, ce qui est très élevé à l’échelle d’Israël.
« Pendant que la défense antiaérienne était occupée à neutraliser les drones iraniens qui saturaient l’espace, des missiles ont pu passer. »