En France comme aux États-Unis, les élites échouent à garantir la paix civile, pour laquelle les citoyens ont accepté de renoncer à une part de leur liberté. Et alors que l’insécurité – dans toutes ses formes – est de tous les discours, il devient urgent de penser le sujet dans toute sa complexité, loin des amalgames et des postures politiciennes, estime notre éditorialiste Natacha Polony.
Il y a dans la somme des phénomènes qui ont abouti à l’élection, puis à la réélection de Donald Trump un élément qui touche au cœur du pacte social. L’obsession des adeptes du « Maga » pour la liberté, qu’elle soit celle d’exprimer des idées ou de choisir son mode de vie, en est le signe. Nous savons, depuis les premiers penseurs du libéralisme et des Lumières, que le contrat social repose sur l’acceptation par les citoyens d’un renoncement à une part de leur liberté au profit d’une protection par la puissance publique qui s’arroge le monopole de la violence légitime et assure la paix civile tout en permettant à chacun de se forger les conditions, sinon du bonheur, au moins du bien-être.