Comment croire, ou simplement avoir de l’espoir, dans cette Europe omniprésente mais pourtant incapable de protéger les citoyens du Vieux continent ? Natacha Polony, éditorialiste à « Marianne », s’est penchée sur la question.
C’est un paradoxe que les citoyens français vivent quotidiennement sans plus vraiment y prêter attention : l’Europe n’a jamais été aussi présente dans leur vie, elle occupe les commentaires médiatiques et s’impose comme une évidence face aux nations impériales, Russie, États-Unis et Chine, alors même que la réalité de l’Union européenne est un décrochage économique inquiétant, des déséquilibres systémiques et une faiblesse tragique sur la scène internationale. Les antieuropéens prétendront que l’amour pour l’Europe est le résultat d’une propagande assénée sans discontinuer sur des antennes où il ne fait pas bon se montrer critique. Ce serait prendre les citoyens pour les imbéciles qu’ils ne sont pas. Et ce serait ne pas comprendre ce qui se passe depuis vingt ans, depuis le référendum sur le traité constitutionnel européen, sorte de mètre étalon du naufrage démocratique, et même depuis trente-trois ans et l’adoption du traité de Maastricht.