Les députés de gauche et d’extrême droite viennent de voter en faveur de l’abrogation de la réforme des retraites. C’est le premier vote sur ce dossier sensible, la loi ayant été adoptée par 49-3, il y a deux ans. Pourtant, si les deux camps peuvent se féliciter d’avoir infligé un revers au gouvernement, rien ne devrait changer.
Vote symbolique
Ce jeudi, le groupe communiste et ultramarin Gauche démocrate et solidaire (GDR) profitait de sa niche parlementaire pour mettre au vote l’abrogation de la réforme des retraites. La proposition est défendue par le député de Seine-Saint-Denis Stéphane Peu. Seulement, il ne s’agit d’un projet de loi, ni d’une proposition de loi mais bien d’une proposition de résolution qui n’a aucune valeur normative.
Fin de la culpabilisation des victimes de violences sexuelles, création d’un institut sur les Océans, prévention contre le « chemsex » (pratiques liant sexualité et drogues)… Une dizaine d’autres propositions de résolution ont déjà été adoptées depuis janvier, sans pour autant impliquer de mise en application. Le texte adopté aujourd’hui indique simplement que l’Assemblée nationale « affirme l’impérieuse nécessité d’aboutir à l’abrogation des mesures les plus régressives de la réforme des retraites : le recul de l’âge légal de départ à la retraite de 62 à 64 ans et l’augmentation de la durée de cotisation portée à 43 annuités dès 2027 ».
Conclave
Parallèlement, le cycle de négociation autour de la réforme des retraites – le conclave – voulu par le Premier ministre, se poursuit. Il ne reste que trois rendez-vous d’ici la mi-juin pour parvenir à un accord entre patronat et syndicat. Pour rappel, ces négociations lancées par François Bayrou se voulaient « sans totem ni tabou », mais le Premier ministre avait finalement fermé la porte à un retour de l’âge de départ à la retraite à 62 ans.
Mercredi, sur le plateau de France 2, la secrétaire générale de la CFDT, Marylise Léon, demandait que « le patronat fasse un pas », alors que les syndicats ont accepté de négocier et trouver un équilibre budgétaire d’ici 2030. Un déficit de plus de 6 milliards d’euros pour le budget des retraites cette année-là. La CGT – qui a claqué la porte du conclave avec Force ouvrière – organise également aujourd’hui une journée de mobilisation avec 165 points de rassemblement dans le pays.
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Julien Gouesmat