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Réplique danoise
Par Marianne avec AFP
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Démanteler le royaume du Danemark et prendre le Groenland ? Cela « ne se produira pas », a affirmé ce mercredi 5 mars le ministre danois de la Défense en réaction aux déclarations du président américain Donald Trump sur un rattachement aux États-Unis du territoire autonome danois. De son côté, le Premier ministre du Groenland a réagi en déclarant : « Nous ne voulons être ni Américains ni Danois ».
Donald Trump a réaffirmé ses visées expansionnistes dans son discours au Congrès, disant notamment vouloir s’emparer du Groenland « d’une manière ou d’une autre… » mais il s’est attiré, ce mercredi 5 mars, un net refus danois. « Cela ne se produira pas », a ainsi réagi le ministre de la Défense Troels Lund Poulsen auprès de la télévision publique danoise DR, soulignant un aspect « positif » du discours de Donald Trump : la mention du respect des Groenlandais à décider de leur avenir.
« La direction que le Groenland veut prendre, ce sera aux Groenlandais de la choisir », a notamment rappelé Troels Lund Poulsen auprès de la télévision publique danoise DR, soulignant que Donald Trump avait mentionné son « respect pour la population groenlandaise et (ses) souhaits ». « Nous ne voulons être ni Américains ni Danois, nous sommes Groenlandais », a réagi de son côté le Premier ministre du Groenland en réponse aux nouvelles déclarations de Donald Trump sur son désir de rattachement du territoire autonome danois aux États-Unis.
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« Les Américains et leur chef doivent comprendre cela », a notamment écrit sur Facebook Mute Egede, à six jours des élections législatives locales. « Nous ne sommes pas à vendre et nous ne pouvons pas simplement être pris », a-t-il insisté, en référence au président américain.
« Nous vous rendrons riches », promet Trump
Le président américain avait en effet assuré « à l’incroyable peuple du Groenland » soutenir « fermement » son « droit à déterminer » son « propre avenir ». « Et, si vous le souhaitez, nous vous souhaitons la bienvenue aux États-Unis d’Amérique », a ajouté Donald Trump. Ce dernier a toutefois insisté vouloir annexer ce territoire autonome danois « d’une manière ou d’une autre »…
« Nous en avons vraiment besoin pour la sécurité internationale et je pense que nous allons l’obtenir. D’une manière ou d’une autre, nous l’obtiendrons », a-t-il dit dans ce premier discours de politique générale depuis son retour au pouvoir le 20 janvier. « Nous assurerons votre sécurité, nous vous rendrons riches et, ensemble, nous mènerons le Groenland vers des sommets que vous n’auriez jamais imaginés possibles », a déclaré le président américain.
Le Groenland est sous le feu des projecteurs depuis fin décembre et le souhait répété de Donald Trump d’intégrer la plus grande île arctique aux États-Unis. Des élections législatives y sont prévues le 11 mars. « Des élections auront bientôt lieu au Groenland et je pense que tout le monde – y compris nous-mêmes – doit faire attention à ne pas faire toutes sortes de suppositions sur l’avenir » des Groenlandais, a affirmé ce mercredi 5 mars le chef de la diplomatie danoise, Lars Løkke Rasmussen, à la télévision TV2.
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Dans la même veine, Donald Trump a réitéré ses ambitions concernant le canal de Panama, le jour même de l’annonce que deux ports détenus par le géant hongkongais Hutchison vont être cédés à un consortium américain. « Pour renforcer encore notre sécurité nationale, mon administration va reprendre le canal de Panama, et nous avons déjà commencé à le faire », a-t-il affirmé, en faisant référence à cet accord.
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Natacha Polony, directrice de la rédaction de Marianne