Ce 9 mai 2025, Vladimir Poutine célébrait en grande pompe le 80e anniversaire de la victoire soviétique contre l’Allemagne nazie. 32 États étaient représentés, par leur dirigeant pour la plupart, parfois accompagné de troupes militaires. Chine, Inde, Brésil… ces 32 pays couvrent 40 % des terres émergées, comptent à eux seuls 52 % de la population mondiale et créent 28 % de la richesse du globe. Les chiffres de cette rencontre actent la bascule du centre de gravité géopolitique. Et la fracture grandissante entre la moitié de l’humanité et les positions européennes.
« Ce n’est pas la place aujourd’hui d’un dirigeant européen d’être à Moscou », a déclaré vendredi 9 mai le ministre français en charge de l’Europe, Benjamin Haddad. Une pique au Premier ministre slovaque, Robert Fico, qui s’est pressé aux côtés de Vladimir Poutine pour assister au défilé militaire commémorant la victoire des Soviétiques sur les troupes nazies.
Cette année particulièrement, le 9 mai prenait l’allure de nouveau Yalta, cette conférence de 1945 qui avait débouché sur la guerre froide et la partition du monde en deux camps rivaux. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a dénoncé la parade militaire de Moscou comme un « défilé de cynisme » et de « mensonge ». Le même jour, il était en conférence avec les pays d’Europe du Nord et le Royaume-Uni, joints dans une force expéditionnaire commune, qui souhaite obtenir « un cessez-le-feu solide et durable, pour au moins 30 jours ».