Le dialogue reste ouvert entre Téhéran et Washington. Dimanche, les deux pays ont achevé à Mascate (Oman) un quatrième cycle de pourparlers indirects sur le programme nucléaire iranien, dans un climat tendu mais sans rupture. Si aucune percée n’a été annoncée, les deux parties évoquent des « discussions utiles » et se donnent rendez-vous « dans un avenir proche ».
Les négociations, menées par le ministre iranien des Affaires étrangères Abbas Araghchi et l’émissaire américain Steve Witkoff via un médiateur omanais, interviennent alors que l’administration Trump intensifie sa pression sur la République islamique. L’Iran, qui enrichit actuellement l’uranium à 60 % – contre 3,67 % autorisés par l’accord de 2015 – martèle que ce droit est « non négociable ». De son côté, Steve Witkoff exige un démantèlement des installations nucléaires de Natanz, Fordo et Ispahan, et menace d’« emprunter une autre voie » si les pourparlers échouent.
«Les échanges ont inclus des idées utiles et originales reflétant une volonté de parvenir à un accord honorable. Le cinquième cycle aura lieu une fois que les deux parties (…) auront consulté leurs dirigeants» a affirmé quant à lui le ministre omanais des Affaires étrangères et médiateur, Badr al-Boussaïdi, sur X.
Israël s’opposera à toute forme d’accord
Ce nouveau cycle intervient quelques jours avant la visite de Donald Trump au Moyen-Orient, du 13 au 16 mai, avec des étapes en Arabie saoudite, au Qatar et aux Émirats arabes unis. Le président américain, qui a relancé sa stratégie de « pression maximale » depuis son retour à la Maison Blanche, maintient les sanctions sur le pétrole iranien et n’exclut pas une option militaire. Dans un message posté sur X, le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères a évoqué « des moyens réalistes pour surmonter les divergences », sans en préciser la nature. Un haut responsable américain a, lui, salué un échange « encourageant » de plus de trois heures, direct et indirect, sans masquer les tensions.
Depuis le retrait des États-Unis de l’accord de Vienne en 2018, les tentatives pour rétablir un cadre de contrôle du programme nucléaire iranien se heurtent à l’intransigeance des deux parties. Les sanctions restent en vigueur, alors que l’option de leur réactivation automatique expire en octobre. Israël, qui considère l’Iran comme son principal ennemi, a prévenu qu’il s’opposerait à toute forme d’accord qui laisserait intactes les capacités d’enrichissement iraniennes. « Le régime le plus dangereux ne doit en aucun cas obtenir l’arme la plus dangereuse au monde », a lancé le chef de la diplomatie israélienne Gideon Saar.
(Avec AFP)
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