Approché par Le Monde, le président du Stade de Reims, Jean-Pierre Caillot, a nié dimanche toute forme de collusion entre clubs de Ligue 1 pour nuire à l’OL en multipliant les réserves contre Thiago Almada. “Nous n’avons absolument pas donné cette directive”, a-t-il affirmé. Plus tard, dans la soirée, l’OGC Nice déposait à son tour une réserve, la cinquième depuis le 18 janvier.
Exaspéré, l’OL voit dans cet “acharnement” dénoncé par son directeur général, Laurent Prud’homme, le funeste projet d’une entente entre clubs de Ligue 1 pour nuire au club rhodanien. Le match contre l’OGC Nice (2-0) est venu nourrir la méfiance de l’OL à l’égard des autres clubs du championnat de France. Les Aiglons ont déposé à leur tour une réserve concernant la présence de Thiago Almada sur la pelouse, dimanche soir.
Depuis le 18 janvier, ils sont cinq (Reims, Brest, le PSG, Toulouse et Nice désormais) à avoir contesté la présence sur la feuille de match du milieu de terrain brésilien, arrivé en prêt gratuit de Botafogo, autre club appartenant à la galaxie Textor, et ce alors que l’OL était interdit de recrutement cet hiver.
“On le fait aussi. J’ai pris un engagement, il y a quelques semaines, et je respecte ma parole. Franchement, je n’ai rien contre Laurent (Prud’homme, directeur général de l’Olympique Lyonnais), c’est un garçon charmant. Mais une parole donnée, on la respecte”, s’est justifié Jean-Pierre Rivère dimanche, au micro de DAZN, le diffuseur. Auprès de qui a-t-il contracté cet engagement?
Sauvé par le gong, Rivère n’a pas eu le temps de l’expliquer. Reste que l’étrange sortie du président de l’OGC Nice devrait alimenter la perception des dirigeants lyonnais, qui voient dans cette accumulation de réserves déposées les preuves d’une collusion au plus haut sommet de la Ligue 1, d’une forme d’allégeance de certains clubs au président du Paris Saint-Germain, en froid avec John Textor.
Pas de discussion formelle selon Caillot
Le 2 mars, Laurent Prud’homme s’en était pris à Jean-Pierre Caillot, proche de Nasser Al-Khelaïfi, le président du PSG, qu’il accusait d’œuvrer en coulisses pour le compte du PSG en vue d’inciter les autres clubs à l’imiter.
“Juste avant le début de la rencontre, Grégory Lorenzi, le directeur sportif (du Stade Brestois), est venu, très gêné. Il m’a dit: ‘Je suis sincèrement désolé, on n’a pas d’autres choix. On a reçu un coup de fil de Reims qui nous a expliqué comment déposer une réserve’. On se rend compte qu’il y a un tuto pour déposer une réserve contre Thiago Almada. Le texte est toujours le même. Je trouve ça un peu triste”, déplorait-il.
Contacté par Le Monde ce week-end, le président du Stade de Reims, Jean-Pierre Caillot, a tenu à apporter son démenti, balayant les accusations. “Comme souvent dans le football, il y a un manque de courage”, a répliqué Caillot. “Notre intendant a été appelé par celui de Brest, qui lui a demandé comment déposer sa réserve. Nous n’avons absolument pas donné cette directive. Il n’y a pas de discussion formelle.” “La version de Lorenzi n’est pas la bonne”, a-t-il affirmé à nos confrères, assurant s’être expliqué par téléphone avec Laurent Prud’homme.
Sur Instagram, le propriétaire américain de l’OL, John Textor, s’est emporté contre “l’homme honnête” qu’est Jean-Pierre Rivère qui, selon lui, “a avoué sa collusion honteuse contre l’OL”. “Encore quelque chose qui divise, à l’heure où notre championnat a besoin d’unité”, a-t-il conclu dans un story.
Si l’une des réserves était jugée recevable par la Ligue de football professionnel, l’OL perdrait le match sur tapis vert, les points correspondant à une victoire revenant dans pareil cas à l’adversaire, d’après l’article 556 du règlement des compétitions de la LFP.
Les réserves de Toulouse et Reims ont été rejetées par la Commission juridique de la LFP les 21 janvier et 18 février. Les deux clubs ont fait appel de ces décisions devant la Commission paritaire d’appel, qui se réunira le 20 mars.