Un avis de radiation va être publié au Royaume-Uni concernant Eagle Football Holdings, la maison-mère de l’Olympique Lyonnais. La société de John Textor peut réagir pour bloquer la procédure.
Les contrariétés s’enchaînent pour John Textor. Après avoir vu l’Olympique Lyonnais s’incliner 2-1 à domicile contre le Racing Club de Lens, obligeant les supporters à enterrer leurs rêves de Ligue des champions la saison prochaine, l’homme d’affaires américain se trouve en délicatesse au Royaume-Uni. Sa société Eagle Football Holdings, qui chapeaute ses clubs de football y compris l’OL, est frappée d’un premier avis de radiation du registre britannique du commerce et des sociétés.
Les motivations officielles de cet avis restent à connaître car le document associé n’a pas encore été rendu public. L’hypothèse la plus probable semble être le non-respect des obligations légales en matière de publication des comptes annuels et de déclaration de confirmation des informations sur la société.
Trois mois pour contester
Eagle Football Holdings n’a pas publié ses derniers comptes qui étaient attendus au plus tard le 30 juin 2024. Quant à la déclaration de confirmation, la dernière date de septembre 2023 alors qu’une mise à jour était attendue en octobre 2024.
John Textor a trois mois pour s’opposer à la radiation, en se mettant notamment en conformité sur les publications. Si la procédure de radiation va au bout, l’entreprise disparaît et les éventuels actifs restants passent sous le contrôle de l’administration britannique.
Les rentrées d’argent se font attendre
Ce coup de pression survient au moment où l’Olympique Lyonnais est toujours dans l’attente de la concrétisation des projets de recapitalisation de la galaxie John Textor. Il est notamment question de l’introduction d’Eagle Football Holdings à la bourse de New York, attendue pour le premier semestre 2025, mais aussi de la vente de la participation d’Eagle dans le club anglais de Crystal Palace, dont 40 millions d’euros du produit doit être destiné à l’OL.
L’endettement de l’Olympique Lyonnais, majoritairement dû au refinancement des emprunts pour le stade, se montait au 31 décembre 2024 à 540,7 millions d’euros, selon le rapport financier du premier semestre de l’exercice décalé 2024-2025, contre 463,8 millions au 30 juin 2024. Depuis, Eagle et ses actionnaires ont apporté 83 millions d’euros en trésorerie, et les transferts effectués au mercato d’hiver ont amené 60 millions d’euros de recettes, permettant ainsi d’alléger la masse salariale.
Fin janvier, un accord a été conclu avec les prêteurs d’Eagle pour obtenir un report des créances. Mais la probable absence de qualification pour la Ligue des champions, aux recettes très importantes, pourrait obliger John Textor à revoir encore ses plans afin d’obtenir le feu vert de la DNCG, le gendarme financier du football français. Pour rappel, depuis novembre dernier, le club est sous le coup d’une interdiction de recrutement, d’un encadrement de sa masse salariale et d’une rétrogradation à titre conservatoire à l’issue de la saison.