Ce sont des scènes d’une rare violence qui se sont déroulées, dimanche dernier, avant et après la rencontre de Ligue 1 entre Brest et Lens. Une double enquête a été ouverte par les autorités. Mais les personnes sondées depuis plusieurs jours ne comprennent pas l’origine de ce déchaînement de violence autour de cette rencontre de championnat.
“On ne comprend pas”. Cette petite phrase revient en boucle dans la bouche des différents interlocuteurs interrogés sur ces incidents. Dimanche, en marge de la rencontre entre Brest et Lens en Ligue 1, des violents affrontements ont éclaté avant et après la rencontre entre des ultras brestois et lensois. Ce match, noté 1 sur 5 par les services de la Division Nationale contre l’Hooliganisme, n’était pas considéré à risques par les autorités. Le dispositif policier autour de cette rencontre était donc “classique”, selon une source policière locale. Des supporters lensois ont quand même relevé des “manquements” dans l’escorte policière autour de leur convoi après la rencontre.
Faire la lumière sur ces faits s’annonce difficile. Ces incidents ont entrainé l’ouverture d’une double enquête par le Parquet de Brest, l’une pour les faits de violence dans un restaurant de la ville et l’autre pour l’attaque du convoi des supporters de Lens sur la RN12. Mercredi, la Procureure de la République de Brest, faisait savoir à RMC Sport qu’aucune interpellation n’avait eu lieu dans ce dossier. “De nombreux auteurs étaient masqués pour la première attaque, même si la vidéo surveillance de la ville peut aider”, confie une source policière. Qui complète : “Les Lensois n’ont pas trouvé par hasard les Brestois dans leur restaurant”.
Pas “d’antagonisme sérieux” entre les supporters des deux clubs
Un fait antérieur serait-il à l’origine de ce déchaînement de violence ? Certaines sources éliminent directement l’hypothèse d’un “fight organisé” entre les deux parties mettant plutôt en avant un “fight d’opportunité”. “On voit bien sur les images, autour du restaurant, que les Brestois ne sont pas prêts pour l’affrontement, et c’est surement cette attaque par surprise qui explique la prise en main ultra-violente de la route nationale quelques heures plus tard”, ajoute un proche du dossier. Une source policière souligne cependant que “c’est très surprenant” qu’aucun incident majeur n’a été relevé à proximité immédiate de l’enceinte ou pendant le match. Un ultra lensois contacté regrette surtout l’attaque des mini-bus après le match et met en avant un dispositif policier “trop léger” en après-match.
Le plus difficile sera de comprendre l’origine de ces incidents. “Je n’arrive pas à l’expliquer, il n’y a aucune raison valable pour la première attaque de la journée, la suivante sur la RN12 est simplement un acte de vengeance”, explique une source bien informée. Plusieurs interlocuteurs confirment qu’il n’y avait pas “d’antagonisme sérieux” entre les supporters des deux clubs. Toutes les pistes sont donc explorées par les services de la SLPJ du commissariat de Brest. Autre mauvaise nouvelle pour les supporters des deux clubs, ces incidents très graves devraient pousser les autorités à interdire les déplacements des fans brestois et lensois lors des prochaines confrontations entre les deux équipes.