« On ne peut plus rien dire » : c’est peut-être la phrase habituelle de votre oncle aux fêtes de famille. Mais c’est aussi le mantra de Pascal Praud sur CNews, celui du vice-président des États-Unis, J. D. Vance, qui voit en l’Europe une nouvelle URSS combattant la liberté d’expression, et d’une cohorte de commentateurs et commentatrices qui dénoncent les « nouveaux censeurs » que seraient les jeunes, les militants et militantes antiracistes ou les femmes qui se battent contre les violences sexuelles.
Ces derniers temps, cette rengaine est devenue une arme politique pour tout un spectre nostalgique, conservateur ou d’extrême droite, qui déplore une culture de « l’annulation » (cancel culture en anglais) sur les réseaux sociaux, et juge que sa liberté d’expression est directement menacée.
Si ce discours prospère, c’est qu’il rencontre assez facilement les inquiétudes qui peuvent s’exprimer face aux changements du monde. Peut-être aussi parce qu’il n’est pas forcément très simple de comprendre le cadre juridique dans lequel la liberté d’expression s’exerce.
On vous explique tout dans cette émission avec deux spécialistes de la liberté d’expression.
Nos invité·es :
- Anna Arzoumanov, maîtresse de conférences en linguistique à Sorbonne-Université, autrice de Juger les mots. Liberté d’expression, justice et langue (éd. Actes Sud, 2025). Elle a publié précédemment La Création artistique et littéraire en procès (Classiques Garnier, 2022) ;
- Thomas Hochmann, professeur de droit public à l’université Paris-Nanterre, chercheur au Centre de théorie et d’analyse du droit, auteur de « On ne peut plus rien dire… » Liberté d’expression, le grand détournement (éd. Anamosa, 2025).