La montée fulgurante de plateformes comme Shein et Temu met en lumière un paradoxe alarmant : alors que les flux de marchandises explosent, nos instruments de régulation – douaniers, fiscaux, logistiques -sont dépassés. Pour nos entreprises, il y a urgence vitale.
Sur le papier, notre droit garantit tout : la sécurité et la conformité des produits, les droits du consommateur… Et nous avons des administrations chargées de scrupuleusement vérifier tout cela. Pourtant, chaque jour qui passe creuse un peu plus l’écart entre la réalité des échanges mondiaux et l’architecture réglementaire censée les encadrer. Il est désormais béant.
À défaut d’une réaction immédiate, des pans entiers de notre économie – commerces de proximité, industrie textile, distribution physique – vont continuer de s’effondrer sous le poids d’extravagantes distorsions de concurrence liées aux carences de notre propre système de régulation, qui ne régule bien que nos entreprises. En 2024, Shein est devenue l’enseigne de mode la plus fréquentée par les Français, avec un chiffre d’affaires dépassant le milliard d’euros. Temu, de son côté, a vu ses ventes croître de 178 % en un an.