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OPINION. « Le régulateur nucléaire américain, futur maillon faible de la sûreté atomique mondiale ? »

juin 5, 2025
in @La Tribune, Économie
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OPINION. « Le régulateur nucléaire américain, futur maillon faible de la sûreté atomique mondiale ? »
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La Tribune - Economy

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Le président actuel constate, dans un executive order appelé à faire date, l’inefficacité de la NRC. Pourquoi, entre 1954 and 1978, les États-Unis ont autorisé la construction de 133 réacteurs nucléaires civils et depuis 1978, elle n’a plus autorisé qu’une fraction de ce nombre. Seuls deux réacteurs sont entrés en exploitation commerciale.

Comment en est-on arrivé là alors même que les progrès technologiques promettent de rendre l’énergie nucléaire plus sûre, moins chère, plus adaptable et plus abondante que jamais ?

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La NRC postule (comme partout ailleurs dans le monde, précisons-le d’emblée) l’absence de seuil d’exposition aux rayonnements : leurs dommages sont directement proportionnels à la quantité d’exposition, aussi petite soit-elle. Les modèles qui prennent l’absence de seuil comme postulat de départ produisent des résultats irrationnels, selon le président américain, car cela donne l’exigence surréaliste d’avoir en centrale une protection contre les rayonnements inférieurs aux niveaux de radioactivité naturelle. C’est le principe ALARA (As Low As Reasonably Achievable, aussi bas que raisonnablement possible) mais l’Executive Order le transforme en sophisme. ALARA, c’est un sain principe de précaution qui vise à toujours minimiser l’exposition aux rayonnements, en l’absence d’effet seuil avéré et prouvé. On peut faire mieux ? Faisons-le, dit ALARA !

Mais le président ne le voit pas ainsi : pourquoi minimiser les risques insignifiants (la radioactivité naturelle) alors que les autres formes de production d’énergie présentent des risques plus grands : pollution, effets sur la santé…

Et puis, les États-Unis ont de grands plans :

  • Rétablir les États-Unis comme leader mondial de l’énergie nucléaire (il va falloir rattraper la Chine)
  • Augmenter la production d’énergie nucléaire de 100 GW en 2024 à 400 GW d’ici 2050 ;
  • Utiliser des technologies émergentes (lesquelles ? On songe à l’AI même si ce n’est pas dit) pour accélérer la modélisation, la simulation, les essais et l’approbation de nouveaux modèles de réacteurs ;
  • Prolonger les réacteurs nucléaires en opération et réactiver ceux fermés prématurément ou partiellement achevés.
  • Et préserver dans le même temps la réputation des États-Unis en matière de sûreté nucléaire (bonne chance avec cette réforme qui glace d’effroi)

Régulateur de sûreté économique

Et, ce n’est pas tout. La NRC doit intégrer un but économique à sa mission : tenir compte des avantages de l’énergie nucléaire pour la sécurité économique et nationale, en plus de la sécurité, de la santé et de l’environnement ! Mais ces buts sont facilement contradictoires !

La NRC doit traiter plus rapidement les demandes de licence et d’adoption de technologies novatrices. Si l’Executive Order promet des réductions d’effectifs, il y aura des augmentations là où on approuve les nouveaux réacteurs. Ambiance !

Le personnel et les fonctions du comité consultatif du contrôle de sécurité des réacteurs seront réduits au minimum nécessaire pour remplir les obligations légales de ce comité. Traduisez : les points de vue extérieurs et indépendants ne sont pas les bienvenus !

Un délai maximal de 18 mois est imposé pour rendre une décision sur une demande de nouveau réacteur et d’un an pour prendre une décision sur une demande de poursuite de l’exploitation d’un réacteur existant. Aujourd’hui, un régulateur n’a pas d’échéances, car une pression de temps sur la sûreté n’est jamais bonne. Aucun régulateur ne veut non plus trainer pour faire son travail avec des moyens et le leadership nécessaire.

Si le département de la défense (DOD) ou le département de l’énergie (DOE) ont déjà testé de nouveaux designs de réacteurs, la NRC n’aura plus rien à dire (où est l’évaluation indépendante de la sureté ?)… allez, petite concession, sauf si on veut étendre les conditions d’utilisation. Un process d’approbation à la chaine de microréacteurs et de SMR sera aussi mis en place via des licences générales.

Figeage du design

La NRC ne pourra plus demander des changements au design des réacteurs une fois le chantier démarré, une décision qui aurait fait du bien à Flamanville sauf que sur une durée de 20 ans, il est un peu normal d’évoluer avec son temps et les progrès technologiques (mieux vaudrait construire un réacteur en 5 ans comme en Chine).

Il faut, dans les évaluations de la sûreté des réacteurs, se concentrer sur des risques crédibles et réalistes, dit enfin l’Executive Order. Mais comment les définir ? Les risques à très faible probabilité seront-ils des risques crédibles ? Et s’ils ne le sont pas, ils sont utiles ! Un des accidents de la base de conception est le LOCA (Loss Of Coolant Accident) guillotine (tuyau coupé en deux) avec dislocation d’une tuyauterie du primaire. Si on s’accorde à dire qu’il est parmi les plus improbables, il sert à dimensionner le bâtiment réacteur, pour encaisser une vaporisation complète de tout le circuit primaire sans dépasser la pression qui causerait des brèches dans l’enceinte.

Oui, il serait bienvenu de revisiter l’approche de sûreté actuelle, dont la lisibilité se perd au fur et à mesure des renforcements des exigences, afin d’en retrouver la cohérence. Oui, il y a urgence à mettre en place une politique de régulation des nouveaux concepts de réacteurs (SMR et réacteurs rapides), car ils sont la clé au développement de ces unités indispensables à une électricité pilotable et décarbonée. Oui, ces ambitions sont parfaitement compatibles avec l’indépendance et les prérogatives du régulateur.

Pour en savoir plus

ORDERING THE REFORM OF THE NUCLEAR REGULATORY COMMISSION, 23 mai 2025, White house

Pierre-Etienne Labeau et Charles Cuvelliez

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