Selon le journal semi-officiel iranien Farhikhtegan, la réunion du 16 mai entre les représentants du régime iranien et la troïka européenne s’est tenue dans un climat extrêmement tendu.
Les trois pays européens ont adopté une position ferme, menaçant non seulement d’activer le mécanisme de snapback, mais aussi d’imposer des sanctions encore plus étendues. Une nouvelle clause baptisée « Snapback Plus » a également été proposée : elle permettrait à l’Europe de rétablir unilatéralement les sanctions, sans coordination avec Washington, en cas de non-respect par l’Iran de ses engagements. Le mécanisme de « snapback », redouté par Téhéran, pourrait en effet provoquer un effondrement rapide de l’économie menant à une éventuelle chute du régime.
Washington se montre inflexible sur l’enrichissement
De son côté, Steve Witkoff, représentant américain dans les pourparlers nucléaires avec l’Iran, a déclaré qu’un enrichissement, même limité à 1 %, serait inacceptable. En réaction à ces pressions occidentales, le guide suprême Ali Khamenei a affirmé le 20 mai que « les négociations avec les États-Unis n’aboutiront à rien », tout en réitérant son refus catégorique de toute suspension de l’enrichissement d’uranium en Iran. Il a qualifié les négociateurs américains de « prétentieux ».
Terrorisme, otages, Ukraine : l’Europe s’alarme
Au-delà du dossier nucléaire, trois autres dossiers préoccupent profondément les Européens :
- Les activités terroristes sur le sol européen,
- La prise d’otages de ressortissants occidentaux,
- Le soutien militaire apporté par Téhéran à Moscou dans la guerre contre l’Ukraine.
Ce mois-ci, le gouvernement britannique a annoncé avoir déjoué un attentat planifié par les Gardiens de la Révolution à Londres. En réaction, 550 parlementaires britanniques ont exhorté le gouvernement à classer l’IRGC comme organisation terroriste. Les services de renseignement néerlandais ont de leur côté confirmé que les auteurs de l’attaque contre l’ancien vice-président du Parlement européen, Alejo Vidal-Quadras — fervent soutien de la Résistance iranienne — avaient agi sur ordre de Téhéran.
En France, plusieurs ressortissants iraniens ont été arrêtés pour collusion présumée avec les services du régime. Le ministre des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot a déclaré avoir déposé plainte en raison du non-respect par Téhéran du droit à la protection consulaire, pour Cécile Kohler et Jacques Paris, « retenus en otages depuis plus de trois ans, dans des conditions indignes .
L’Iran, une menace directe pour la sécurité européenne
L’envoi de drones et de missiles iraniens à la Russie pour frapper l’Ukraine constitue une menace directe pour la sécurité européenne. Ce soutien militaire s’inscrit dans une stratégie de déstabilisation de l’ordre mondial, revendiquée par Khamenei lui-même lorsqu’il déclara que « l’ordre mondial est en train de changer ».
Un changement ne viendra que de l’intérieur
La seule véritable solution à la crise iranienne repose entre les mains du peuple iranien et de sa résistance organisée. Depuis 2018, une série de soulèvements massifs a révélé la détermination d’une population qui rejette massivement la dictature. Face à une répression brutale, des exécutions massives et un terrorisme d’État, un mouvement démocratique alternatif s’est consolidé : le Conseil national de la Résistance iranienne (CNRI), dont l’Organisation des Moudjahidine du peuple d’Iran (OMPI) constitue le cœur historique, fort de six décennies de lutte contre les dictatures successives.
Dans une déclaration récente, des parlementaires britanniques ont appelé le Premier ministre à reconnaître le droit du peuple iranien à changer de régime, et à soutenir les unités de résistance affiliées à l’OMPI dans leur combat contre l’IRGC.
Le soutien populaire à l’OMPI à l’intérieur même de l’Iran est l’un des piliers de son efficacité. C’est la raison pour laquelle le régime multiplie les campagnes de diffamation à son encontre. Les unités de résistance de l’OMPI, présentes dans toutes les provinces, mènent chaque jour des actions contre l’appareil répressif.
Enfin, la flambée d’exécutions montre que cette arme de terreur s’essouffle. Il est désormais impératif de priver le régime de son ultime levier : l’arme nucléaire.
Hamid Enayat