Le ministre français des Affaires étrangères a averti, dans la soirée du 28 avril, lors d’une réunion du Conseil de sécurité des Nations unies, que si les négociations sur le programme nucléaire du régime iranien échouaient, la France n’hésiterait pas à rétablir les sanctions de l’ONU.
Il a souligné que « le rétablissement de ces sanctions bloquerait définitivement l’accès du régime iranien à la technologie, aux investissements et aux marchés européens, et aurait des conséquences dévastatrices sur son économie ». Ces mesures viseraient directement la structure économique contrôlée par les Gardiens de la révolution et le Guide suprême, et non le peuple iranien.
La veille, l’agence Reuters (27 avril) rapportait que le régime iranien avait proposé à la troïka européenne (France, Allemagne, Royaume-Uni) une rencontre préliminaire à Rome, avant les discussions prévues avec les États-Unis. Cette réunion aurait pour but de préserver ses marges de manœuvre diplomatiques et d’évaluer les positions européennes concernant l’éventuelle activation du mécanisme de retour automatique des sanctions (« snapback »).
Un responsable iranien a confirmé que la proposition avait bien été faite, tout en précisant qu’aucune réponse n’avait encore été reçue.
Le régime de Téhéran ne comprend que le langage de la force
La Résistance iranienne a souligné à plusieurs reprises que la première mesure urgente pour empêcher ce régime d’accéder à l’arme nucléaire est l’activation du mécanisme « snapback » prévu dans la résolution 2231 du Conseil de sécurité, ainsi que le rétablissement des six résolutions précédentes relatives au programme nucléaire iranien.
La raison est simple : le régime de Téhéran ne comprend que le langage de la force.
Encore aujourd’hui, ce sont les menaces fermes des États-Unis qui l’ont contraint à revenir à la table des négociations — et non les initiatives diplomatiques conciliantes.
Un régime qui, même sans arme atomique, a déjà plongé toute une région dans le chaos serait infiniment plus dangereux s’il parvenait à en acquérir une.
Les sanctions et l’économie iranienne
Le régime iranien affirme, par l’intermédiaire de ses lobbies en Europe, que les sanctions affecteraient la population iranienne ou provoqueraient des pénuries de médicaments. Mais cette affirmation est fallacieuse et délibérément trompeuse.
Après l’accord nucléaire de 2015 (JCPOA), plus de 150 milliards de dollars d’actifs gelés ont été débloqués. Pourtant, à peine deux ans plus tard, en 2017, un soulèvement de grande ampleur éclatait en Iran, motivé par la pauvreté et la hausse du coût de la vie.
Aujourd’hui, dans un pays riche en ressources comme l’Iran, plus des deux tiers de la population vivent sous le seuil de pauvreté.
Ce déclin n’est pas dû aux sanctions, mais résulte de la mauvaise gouvernance, de la corruption structurelle, et de la domination économique exercée par le Corps des Gardiens de la révolution.
Comme l’a reconnu un sociologue proche du pouvoir :
« Même si l’on injecte mille milliards de dollars dans le pays, avec des structures aussi défaillantes, dans deux ans, nous devrons encore tendre la main. »
La faim comme outil de répression
Le guide suprême du régime Ali Khamenei estime qu’il faut affamer la population pour empêcher toute pensée de soulèvement ou de changement.
Récemment, Morteza Alviri, ancien maire de Téhéran, a rapporté que l’ancien président Ali-Akbar Rafsandjani lui avait confié :
« Mon désaccord avec Khamenei est qu’il pense qu’il faut affamer le peuple pour qu’il ne renonce pas à la religion. »
Aujourd’hui, en Iran, la répression ne se limite plus aux exécutions ; la faim est devenue un instrument complémentaire de contrôle social.
La mafia pharmaceutique, sous contrôle du CGRI, réalise des profits énormes tout en orchestrant les pénuries de médicaments pour garder la population occupée et soumise.
Même l’accès à des traitements essentiels comme l’insuline est délibérément restreint.
Téhéran : une menace régionale et mondiale
Le régime religieux au pouvoir à Téhéran constitue aujourd’hui l’une des menaces les plus graves pour la paix et la sécurité internationales, en particulier au Moyen-Orient.
Les récentes explosions meurtrières à Bandar Abbas — ayant fait des centaines de morts et de blessés — sont le résultat de l’usage militaire illégal d’infrastructures civiles par les Gardiens de la révolution.
Cette tragédie rappelle fortement l’explosion du port de Beyrouth en 2020, causée par le stockage d’explosifs par le Hezbollah.
Dans les deux cas, ce sont les populations civiles qui en paient le prix.
Le régime iranien et la diplomatie des otages
Depuis 1979, le régime iranien a systématiquement recours à la prise d’otages comme instrument de politique étrangère.
À maintes reprises, il a exploité la sensibilité humanitaire des peuples européens — notamment en France — à des fins de chantage diplomatique.
Un député iranien, Nabavian, a déclarait ouvertement :
« Nous n’aurions pas dû libérer les quatre otages tant que les fonds iraniens gelés en Corée du Sud n’étaient pas restitués. »Il a ajouté : « Nous devons jouer toutes nos cartes, y compris la carte des otages. »
Dans ce régime, la prise d’otages n’est ni une erreur ponctuelle ni une mesure exceptionnelle — c’est une stratégie assumée et intégrée.
Quelle issue face à la menace du régime des mollahs ?
La question essentielle reste posée : comment faire face à la menace que représente le régime théocratique en Iran ?
Il existe une alternative claire et crédible : le renversement du régime par une résistance populaire, organisée et structurée.
Depuis le soulèvement de décembre 2017, cette résistance joue un rôle croissant dans l’organisation des manifestations à l’échelle nationale.
Comme l’a reconnu le président actuel du Parlement iranien :
« Cette résistance est responsable de l’organisation des manifestations. »
Il est temps que la communauté internationale reconnaisse cette alternative légitime et lui apporte son soutien.
Hamid Enayat