Auditionné par la commission des lois ce mardi 10 juin à l’Assemblée nationale, le préfet de police de Paris Laurent Nuñez a défendu le dispositif de sécurité mis en place le soir du sacre du PSG en Ligue des champions, ainsi que le lendemain. Il assure que ses instructions “ont été suivies à la lettre”.
Les explications après les actions. Après les divers incidents qui ont eu lieu en France, et en particulier dans la région parisienne, les samedi 31 mai et dimanche 1er juin en marge du sacre du PSG en Ligue des champions, les parlementaires ont souhaité entendre Laurent Nuñez, alors que les scènes de liesse ont été entrecoupées d’affrontements et de violences dans la capitale.
Le préfet de police a rappelé ce mardi 10 juin que les effectifs, 5.400 le soir des festivités et 4.800 le lendemain pour la parade et la fête au Parc des Princes étaient “très au-dessus de 2020”, où 3000 personnels avaient été déployés. Les personnes mobilisées étaient investies de nombreuses missions, notamment des contrôles en profondeur dans les gares ou les péages. La place de l’Étoile était sanctuarisée, alors que la circulation sur les Champs-Élysées était interdite. Le but était notamment d’éviter les pillages dans les boutiques situées sur la plus belle avenue du monde. “Les consignes que j’ai données étaient très claires. Quand on est en briefing, je parle d’aller impacter, d’aller au contact.”
La doctrine d’intervention des forces de sécurité intérieure est une doctrine d’intervention. Dès qu’il y a des violences, on intervient. Il n’y a aucune hésitation. On va au contact, on disperse, on interpelle. C’est ce qu’on a fait très tôt”, a expliqué Laurent Nunez lors de l’audition devant la commission des lois.
Des instructions “appliquées à la lettre”
Entre affrontements avec les forces de l’ordre, pillages et dégradations, 642 personnes ont été interpellées durant le week-end, conduisant à 300 gardes à vue puis à le “seul incident du dimanche”. Le préfet de police “assume” la levée du dispositif à “0h30”. “Le stade est vide. Il n’y a plus personne autour. On lève le dispositif. Trois quarts d’heure après, on a des individus qui sont arrivés. Ils ont utilisé des barrières Vauban pour faire une barricade et bloquer le périphérique pendant 15-20 minutes.”
“J’assume la totale responsabilité de ce dispositif”, a poursuivi le préfet de police. “Il a permis d’éviter de nombreuses exactions et de nombreuses violences. En nombre d’interpellations, il est totalement inédit, avec 491 interpellations sur l’agglomération parisienne. Il faut remonter à 2018 et le mouvement des Gilets Jaunes pour avoir des chiffres aussi importants. Mes instructions ont été appliquées à la lettre. Elles ont été respectées par les forces de sécurité intérieure. Nous sommes allés au contact systématiquement. Nous n’avons pas de geste de policier déplacé ou de personne blessée du fait des actions de la police. L’action a été offensive, efficace et proportionnée ce soir-là”, a-t-il encore assuré.
“Pour moi, il n’y a pas de grave dysfonctionnement”
Le préfet de police est convaincu d’avoir bâti un dispositif “robuste” “validé par le ministre d’État”, qui a eu à faire face à des incidents “là où nous les attendions et pas ailleurs”, a-t-il poursuivi, faisant référence aux exactions commises en dehors des Champs-Élysées dans les 8e, 16e et 17e arrondissements. “À aucun moment nous avons senti une volonté de fêter quoi que ce soit ce soir-là, mais plutôt une volonté de détruire, de piller, de casser. Et je considère que ce soir-là, nous avons su y mettre un terme et faire face.”
Et Laurent Nuñez de l’assurer encore: “Il n’y a pas un monde où j’accepte les termes de chaos et de fiasco sécuritaire. Pas un monde où je n’accepte ça. On ne peut pas dire ça.”