Sur scène, les journalistes Taina Tervonen et Fabien Perrier interrogent la criminalisation d’exilés interceptés en Méditerranée, dans la Manche ou dans l’Atlantique, et accusés d’être des « passeurs ».
Dans de nombreux cas, ils se sont retrouvés à barrer les embarcations par la force des choses, après que les vrais passeurs les ont abandonnés sur l’eau. « J’ai pris le risque de prendre ce bateau pour sauver ma vie et celle des autres, raconte un jeune Sénégalais, Ousmane*, sauvé en mer en octobre 2022 après avoir tenté la traversée de Tunisie. Je n’ai pas pensé à une condamnation. »
Grâce à de nombreux témoignages, cette enquête montre les limites de ces procédures, aux peines lourdes, en Europe. « Le tribunal de Murcie et d’autres tribunaux en Espagne ont établi qu’il est habituel que le capitaine se décharge de toute responsabilité en accusant un passager lambda d’être le capitaine, explique l’avocat espagnol Daniel Arencibia. C’est pourquoi les tribunaux, européens et nationaux, estiment que la déclaration d’un témoin ne suffit pas à établir la culpabilité mais qu’il faut aussi une preuve objective : une empreinte digitale, un virement bancaire, un message sur un portable… »
Sur scène, les journalistes interviewent Stelios Kouloglou, ancien député européen et réalisateur du documentaire 142 ans sur les questions migratoires, et Jihed Brirmi, membre de l’association Captain Support et de l’équipe d’Alarm Phone.