Ils sont psychiatre, néphrologue, chirurgien ou oncologue pédiatrique. Pour « Marianne », ils ont accepté de se livrer sur la prise en charge des étrangers malades et sur les difficultés qu’ils rencontrent au quotidien dans leur service.
« En France, il y a une grande pénurie de greffons »
Néphrologue, dans un hôpital en Île-de-France : Il y a deux mois, j’ai reçu en consultation un patient de 22 ans, venu du Bangladesh, accompagné de deux hommes. Il m’a affirmé qu’il avait très mal aux reins, qu’il ne pouvait pas vivre comme ça et qu’un de ses amis lui avait conseillé de venir me voir parce que j’étais « gentille ». Mais avant de me consulter, il avait fréquenté les services de néphrologie de sept hôpitaux différents, sans qu’aucun d’eux ne détecte un problème ! En France depuis trois ou quatre ans, il bénéficie de l’AME, il n’a donc payé aucun examen. Or un scanner, c’est très, très cher : on ne se rend pas compte à quel point ces dépenses pèsent dans le budget de l’assurance maladie. Ce Bangladais attendait de moi que je lui fournisse un certificat médical pour compléter sa demande de titre de séjour pour soin, sauf qu’il n’avait aucune maladie rénale. J’ai donc refusé.