Inspiré librement de l’affaire Shaïna, le premier roman d’Alexandre Lamborot, « Pâture » (JC Lattès), raconte la descente aux enfers d’une adolescente, violée puis traitée de « pute » dans sa ville. Une œuvre bouleversante, remarquée, mais dont on n’a pas encore assez entendu parler. « Marianne » le recommande.
C’est l’histoire de Célia, une adolescente comme il en existe beaucoup dans les quartiers populaires. Son père, Mourad, un Marocain, les a abandonnées, elle et sa mère, alors qu’elle n’a pas deux ans. Elle grandit donc seule dans les Yvelines, dans une petite ville du nom de Lourmay, avec sa mère Isabelle, une aide-soignante tombée amoureuse du mauvais homme. Lourmay est le prototype de la ville où on s’ennuie, où il ne se passe jamais rien… « Gris, la définirait bien. Ou laide, ou sinistre, ou abandonnée. […] C’est le mauvais Mantois, l’Île-de-France ratée. […] Le RER va partout – sauf là-bas». C’est le théâtre idéal pour une tragédie. Car c’est de cela qu’il s’agit dans le premier roman d’Alexandre Lamborot.