Après la Seconde Guerre mondiale, notre modèle démocratique s’est peu à peu éloigné de son principe d’origine : le gouvernement du peuple. Effectivement, sur la base d’une mauvaise lecture des années 1930, l’étendue du pouvoir démocratique a été réduite. Pour le politologue et analyste d’opinion Paul Cébille, placer le citoyen au centre du jeu démocratique semble déterminant pour offrir un avantage comparatif à nos démocraties libérales européennes, affaiblies par les difficultés sociales et la défiance des citoyens.
Jusqu’à récemment, la démocratie libérale européenne, avec sa combinaison d’élections régulières, de libertés individuelles et d’État de droit, faisait figure de modèle à travers le monde, en partie grâce au pouvoir qu’elle offrait aux individus, non seulement sur le plan politique, mais aussi économique. En résumé, les Européens étaient plus riches et plus libres que le reste du monde. Aujourd’hui, les difficultés sociales que nous rencontrons et la défiance face aux institutions affaiblissent notre modèle, qui ne tient plus ses promesses, faisant de nos pays des proies faciles.