L’ancien magistrat publie « MeTooMuch ? », court ouvrage écrit à la première personne qui estime que la vague féministe a basculé « d’un mouvement de libération en un jeu de massacre ». Réponse nuancée aux excès d’une révolution, ou vestiges dépassés d’une époque révolue ?
En mars dernier, l’ex-juge d’instruction et avocat général Philippe Bilger a fait paraître Me Too Much? aux éditions Héliopoles. Énième pamphlet documentant les dérives de la révolution féministe ? En partie, mais pas tout à fait. Car l’opuscule de 84 pages prend la forme d’une méditation à la première personne, sorte de roman dans lequel le narrateur, un avocat de renom, semble anticiper le « tranchant glacé du couperet » et s’interroge sur les risques que fait peser sur lui sa conduite passée. L’attaque est facile : voilà un énième brûlot émanant d’un « vieux mâle blanc » justifiant comportements déplacés et agressions sexuelles à l’égard de la gent féminine ! Puisque Philippe Bilger est plus fin que cette caricature, mais que son ouvrage interpelle néanmoins, Marianne a soumis l’ancien magistrat à la question.