Le bâtiment fait plus de 300 mètres de long et cache un sous-sol creusé jusqu’à 15 mètres sous terre. « On pourrait y coucher la tour Eiffel et y accueillir l’Arc de Triomphe », résume Jean Lajzerowicz, le directeur de la communication du Centre d’études scientifiques et techniques d’Aquitaine (Cesta) du Commissariat à l’énergie atomique (CEA), implanté au Barp, à une trentaine de kilomètres au sud-ouest de Bordeaux. Depuis l’extérieur, ce qui ressemble à un immense hangar ne laisse pas imaginer le concentré de technologies de rupture qu’il abrite. Et ce, à des fins hautement stratégiques.
Vue extérieure du bâtiment qui abrite le laser mégajoule depuis les années 2000.
Et pourtant, depuis la fin des années 2000, le site CEA du Cesta y accueille le laser mégajoule ou LMJ dans le jargon. Un dispositif vertigineux composé de 176 faisceaux lasers regroupés en 22 chaînes installées dans d’immenses halls. C’est ici qu’est amplifiée l’énergie de chacun des faisceaux jusqu’à 15 000 joules par unité. Ces derniers convergent ensuite tous vers une sphère de dix mètres de diamètre, faite de 300 tonnes de béton et d’aluminium.