Le nombre de praticiens français qui choisissent de s’expatrier augmente ces dernières années, notamment en direction du Proche-Orient. La loi visant à réguler l’installation des médecins pourrait encore accroître le phénomène. Une tendance qui interpelle, à l’heure où la France manque cruellement de blouses blanches.
Qu’ont en commun Cristiano Ronaldo, Karim Benzema et votre médecin ? Tous font l’objet d’une cour effrénée de la part des pays du Golfe. L’Arabie saoudite, Dubaï, Abou Dhabi ou le Qatar multiplient ces dernières années les recrutements de médecins français. D’après les données compilées de l’OCDE, de l’Observatoire national de la démographie des professions de santé et de l’Institut de recherche et de documentation en économie de la santé, le nombre de médecins français exerçant à l’étranger est passé de 2 300 en 2008 à 4 800 en 2020.
Il serait aujourd’hui encore plus important, même s’il n’est pas précisément mesuré par le Conseil national de l’ordre des médecins. Si cette expatriation s’effectue principalement à destination de la Suisse, des États-Unis ou de la Belgique, la part de praticiens rejoignant le Proche-Orient augmente nettement.
C’est ce que confirme Salim Ben-Naoum, président d’Elite Med, agence spécialisée dans le recrutement et l’accompagnement de médecins aux Émirats arabes unis et dans les pays du Golfe. D’après lui, « les démarches d’expatriation ne concernaient qu’une poignée de médecins » en 2022 et 2023. Mais depuis 2024, l’agence constate une croissance d’activité : « Nous avons accompagné plusieurs dizaines de soignants l’année dernière. »