« La Tribune » – Il y a un an, vous avez remis au gouvernement de l’époque votre rapport pour favoriser la réindustrialisation de la France. Le gouvernement, avec Bruno Le Maire comme ministre de l’Économie à l’époque, n’a jamais souhaité rendre public votre travail. Vous en avez fait un livre. Douze mois plus tard, comment vivez-vous cet épilogue ?
Olivier Lluansi – Nous savons tous désormais les raisons du gouvernement qui ont poussé celui-ci à ne pas publier ce rapport et d’une certaine manière on peut les comprendre. Ce travail a démontré que l’objectif de 15 % de parts du PIB du pays liés à l’industrie n’était pas tenable à horizon 2035. Mais ce qui a certainement le plus dérangé, ce sont nos critiques sur les objectifs du plan France 2030. Cette enveloppe financière est trop orientée vers les innovations de rupture. Oui il en faut, c’est nécessaire, mais il faut tout autant des moyens alloués au développement et à la modernisation de l’outil industriel existant. Celui-ci représente les deux tiers de notre potentiel de réindustrialisation.