Google Chrome n’est même pas encore officiellement à vendre que les prétendants au rachat se bousculent déjà. Dans le cadre du procès contre Google pour monopole illégal dans la recherche en ligne, le juge fédéral Amit Mheta doit décider, d’ici à la mi-mai, des sanctions qui seront prononcées contre le géant californien. Parmi elles : la vente forcée du navigateur Chrome, 3 milliards d’utilisateurs et 65 % du marché mondial. Véritable porte d’entrée du Web, le service est accusé de conforter la position dominante de Google et de verrouiller la concurrence en aspirant massivement les données de navigation des internautes, ce qui permet au moteur de recherche d’être plus performant que ses alternatives.
Cette position centrale sur Internet est cruciale pour Google dans la bataille de l’intelligence artificielle générative. Depuis septembre 2024, l’entreprise a même directement intégré Gemini dans la barre d’adresse de Chrome. L’enjeu : pousser ses 3 milliards d’utilisateurs à utiliser son propre chatbot plutôt que ChatGPT ou d’autres pour leurs recherches sur Internet. Car en offrant directement une réponse précise à une requête, basée sur la synthèse des informations trouvées sur Internet, l’IA générative a le potentiel de remplacer les moteurs de recherche, qui se contentent d’amener l’internaute sur une page avec une série de liens. De plus, les données récoltées par le navigateur sont stratégiques pour entraîner les modèles d’IA.