Raphaël Varane est revenu sur les moments de doute pendant son passage au Real Madrid. L’ancien défenseur emblématique du club merengue et de l’équipe de France a notamment révélé comment José Mourinho lui avait permis de se relancer avec une discussion brutalement honnête.
À l’instar de plusieurs joueurs connus pour leur franc-parler, José Mourinho fait partie des entraîneurs les plus directs de la planète foot. Si ça lui vaut parfois de se retrouve au coeur de polémiques comme c’est le cas en Turquie, ça lui permet aussi de transformer certains de ses joueurs. Invité du podcast co-animé par Aurélien Tchouaméni sur la chaîne YouTube The Bridge, Raphaël Varane a dit tout le bien qu’il pensait de l’entraîneur portugais malgré son sacré caractère et ses punchlines terribles.
“Mourinho, je ne peux être que reconnaissant. Parce que si c’est ‘Zizou’ qui m’appelle, c’est lui qui me ramène après. Et quand je suis arrivé, lui m’a dit: ‘Je ne veux qu’une chose, c’est que pendant une heure et demie tous les jours, tu donnes tout. Le reste ne t’inquiète pas, tu vas progresser, je m’en occupe. Tranquille.’ Et la première saison, j’ai dû jouer quinze matchs en tout”, s’est remémoré le champion du monde 2018 dans une vidéo diffusée ce mardi. Mais j’ai joué les matchs où on était déjà qualifiés, les matchs de coupe…Il m’a fait progresser petit à petit et ne m’a pas lancé tout de suite dans le grand bain.”
“Il m’avait piqué et après il m’a demandé si j’étais prêt à jouer”
Recruté à Lens en 2011 à seulement 18 ans, Raphaël Varane rapidement bénéficié d’une belle cote de popularité au Real Madrid. Problème, difficile pour lui de déloger les deux titulaires en charnière: Pepe et la légende Sergio Ramos. Si bien qu’après une première saison d’apprentissage, le Français a eu un peu de mal à enchaîner sur le début de la campagne 2012-2013. Idem pour l’équipe madrilène avec une seule victoire sur les quatre premières journées de Liga où le jeune défenseur a principalement ciré le banc.
“J’avais fait une bonne première saison mais là on en attendait plus de moi. Donc j’ai un peu surjoué et je n’étais pas à l’aise. Je n’étais pas bien. Et un jour, en début de saison, il m’a appelé alors qu’en plus le début de saison de l’équipe n’était pas terrible”, a encore expliqué l’invité de la chaîne YouTube The Bridge. “Je me souviens bien, c’était dans la salle de gym, il m’a appelé.”
“C’est quelqu’un que je respecte grave, il est charismatique, et il me dit cash: ‘Mais pourquoi t’es nul’. Je l’ai regardé comme (l’air étonné) parce qu’il venait de me piquer en fait.”
Et Raphaël Varane d’expliquer comment cette question l’a désarçonné: “Je l’ai regardé et j’ai dit que ce n’était pas facile parce que je ne jouais pas et que c’était un début de saison compliqué. Là il m’avait piqué et après il m’a demandé si j’étais prêt à jouer dès le mercredi d’après.”
Varane a tenté un bluff avec Mourinho
Après cette franche discussion, le Real Madrid a affronté Manchester City lors d’un choc de la phase de poules en Ligue des champions. Confiant dans sa capacité à répondre présent, Raphaël Varane a confié s’être senti apte à jouer ce duel au sommet.
“C’était contre City à la maison. Un peu au bluff j’ai répondu que oui alors que je n’étais pas prêt. Je n’étais pas prêt physiquement, mentalement je n’étais pas en confiance, mais j’ai dit que oui j’étais prêt et que c’était bon”, a enchaîné l’ancien joueur de l’équipe de France (93 sélections). “Il m’a dit ‘Ok’ et il est parti. À l’entraînement je me suis donné comme jamais et le lendemain, veille de match, j’ai vu que j’étais dans l’équipe et que Sergio Ramos était sur le banc.”
Et de dévoiler ses petits doutes avant le match: “J’avais 19 ans et je me suis dit que j’étais en Espagne à 19 ans et pas bien alors que là j’étais titulaire en Ligue des champions… si je me ratais c’était fini et c’était mort. Tout ce qui allait arriver après n’existait plus, j’aurais été envoyé en prêt.”
Une punchline pour le déclic
Si le souvenir était un peu flou dans l’esprit de Raphaël Varane, ce match face au Skyblues étant la première journée de la Ligue des champions, il a effectivement débuté la rencontre à Bernabéu et les Madrilènes l’ont emporté (3-2) face à la bande des Samir Nasri, Yaya Touré et autres Carlos Tevez ou David Silva. Surtout, le succès contre Manchester City et les mots de José Mourinho ont servi de déclic au défenseur.
“Je joue le match, j’ai des crampes partout mais je fais un bon match. Derrière je reprends et la saison repart comme prévu. Sur la deuxième partie de saison, je fais la meilleure partie de saison de ma carrière”, a encore salué le Français auprès d’Aurélien Tchouaméni. “Il m’a relancé dans le bain, c’est le genre de coach qui m’a piqué pour sortir le meilleur de moi-même.”