Tout au long de son interrogatoire la mamie de la bande s’est appliquée à raconter la romance qu’elle a vécue avec celui que l’accusation considère comme étant le « cerveau » du casse, Aomar A.K. Christiane G., petite dame de 79 ans au casier judiciaire fourni (elle a été condamnée et incarcérée deux fois pour sa participation à des trafics de stupéfiants), élégante dans un jean et une veste bleu marine, a plusieurs fois répété « j’étais amoureuse » pour justifier sa présence auprès du « vieux » – qui a pourtant dix ans de moins qu’elle.
Au début, leur histoire c’était « pour le plaisir » dit-elle, une amitié devenue sentimentale. « Puis il m’a demandé d’habiter chez moi et ça n’a pas bien marché, la cohabitation n’a pas été facile », poursuit-elle devant la cour d’assises ce 15 mai. Elle communique avec Aomar sur une ligne téléphonique dédiée, une exigence, selon elle, de l’homme qui est en cavale depuis plus de cinq années, sous une fausse identité, et qui multiplie les manœuvres pour ne pas se faire repérer.