Procès Sarkozy-Kadhafi : “le charognard” Alexandre Djouhri, les 12 avions libyens et les 2 millions d’euros d’Airbus

Marianne - News

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Très mauvaise journée pour Alexandre Djouhri à la barre du procès libyen. L’intermédiaire ne dispose pas de la moindre trace d’une intervention pour justifier les 15 millions qu’il réclame à Airbus pour la vente de douze avions à la Libye. « Béchir Saleh était mon ami », dit-il pour toute explication. Rien ne permet de comprendre à ce stade pourquoi celui que les cadres d’Airbus appelaient « le charognard », a tout de même perçu 2 millions !

C’est le propre d’une parole mafieuse. Mettre au-dessus de tout, un code d’honneur. L’amitié comme seule boussole. La parole comme unique valeur cardinale. En l’absence de tout contrat, de tout ordre légal. Accessoirement de tout impôt. A la barre du tribunal correctionnel, Alexandre Djouhri est en perdition pour expliquer rationnellement pourquoi il a touché deux millions d’euros en provenance d’une société Network en rémunération selon lui de ses interventions pour la vente, en 2006, de 12 Airbus à la Libye. Il justifie ces 2 millions, qui ne sont à ses yeux qu’une avance sur les 15 millions qu’il continue de réclamer à Airbus, d’une seule phrase : « C’est à moi que Béchir Saleh faisait confiance. C’est mon ami. Il faisait confiance à moi, pas à Airbus, sans moi la vente n’aurait pas eu lieu ».

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Voilà toute son explication, malgré les dizaines de questions des magistrats, du parquet et des avocats des parties civiles, pour justifier de la réalité de son intervention et de ces 15 millions. Aucun mail. Aucun contrat. Aucune lettre de mission. Aucune trace écrite. Rien. Sa seule « amitié » avec Béchir Saleh, un proche de Kadhafi qui selon lui était le seul décisionnaire, justifierait sa facture. Il faut le croire sur parole. En l’absence de toute matérialité… Il ne justifie pas non plus du moindre frais commercial. « Les frais c’est pour moi, je prends les risques », lance Alexandre Djouhri à Me Vincent Brengarth, l’avocat de Sherpa. « Y a pas d’opacité, y a mon nom sur la facture et la parole donnée », s’énerve l’intermédiaire, ramenant tout à sa facture de 15 millions que l’enquête n’a jamais retrouvée, mentionnant son compte à l’UBS de Singapour. La seule trace matérielle de ce mic-mac qui lui aurait quand même rapporté 2 millions d’euros, tient dans un relevé de ce compte UBS qui voit arriver 500 000, puis 1,5 million de la mystérieuse société Network, que même Djouhri admet ne pas connaître. « Pour moi, Network Aviation c’était Airbus, c’est tout », dit-il les bras ballant dans son costume Cifonelli sur mesure. Une chose se dessine à la fin de cette lourde après-midi du procès libyen, le récit, les méthodes, les interventions d’Alexandre Djouhri défient tous les codes du commerce et du droit international. Pour rester dans la métaphore aéronautique, puisqu’il est question d’avion, sa déposition évasive a tout du parachute en torche…

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