Les 18.000 places allouées par l’UEFA au PSG sont écoulées depuis mardi et l’ouverture de la deuxième vague de vente par le club parisien. Certains se sont logiquement retrouvés sans ticket malgré leur ancienneté. Ils sont dépités.
Alors que certains ont vécu un grand soulagement, partagé leur joie après avoir obtenu le précieux billet pour la finale, d’autres abonnés du PSG restés sur le carreau ne digèrent pas. Forcément, alors que le club compte plus de 35.000 abonnés et que l’UEFA accorde 18.000 places à Paris, tous savaient qu’il y aurait des déçus. Mais certains fans de longue date ne s’y attendaient pas.
“Je crois que c’est la pire journée (de ma vie de supporter)”, peste Alban, abonné depuis 2012. “On a vécu des déceptions atroces mais je crois que c’est le pire jour, je pensais que le 31 mai j’allais pouvoir évacuer. Tu te dis ça y est, je vais me connecter, 18.000 places, je suis forcément ‘privilégié’, j’ai fait 90% des déplacements ces dix dernières années et j’arrive, je me connecte: pas de place. J’ai actualisé jusqu’à 10h du matin, je n’ai pas dormi? Je pensais qu’à un moment ça allait se mettre, la place allait arriver.”
Comme tous ces supporters dévastés, il faisait partie -logiquement- de la vague 2, “constituée des abonnés qui ont au moins 1 an d’ancienneté et qui ont assisté en personne à entre 3 et 10 matches à domicile cette saison”, détaille le PSG.
Nuit blanche
“C’est un gros sentiment de déception, de la colère, de la contrariété”, peste Anthony, son ami. “Tu ne comprends pas pourquoi toi tu n’as pas le droit d’être présent ce jour-là. On s’est rencontré en tribune Boulogne, ça fait plus de dix ans qu’on est abonnés, qu’on fait des déplacements, qu’on est présents au Parc. C’est toujours un peu flou, on a l’impression qu’il y a eu une vague 1.5.”
Effectivement, certains supporters censés être de la deuxième vague ont reçu leurs codes… la veille. Le système rend fou “Jo”, fidèle parmi les fidèles depuis 18 ans. Il estime que récompenser l’assiduité uniquement sur cette saison est injuste. “Ça a toujours été ma hantise de me dire qu’un jour on irait en finale et je n’aurai pas de places. Les vagues sont trop larges. Je suis dans la même situation qu’un mec avec un an d’abonnement qui est allé voir trois matchs.”
“J’ai passé une soirée horrible, je n’ai pas dormi de la nuit, je ne suis pas allé travailler, je suis dévasté. J’étais au stade dans toutes les déroutes qu’on a pu connaître. Je me sens trahi par le club. Je comprends qu’ils favorisent les abonnements hospitalité, les plus assidus cette année, mais la gestion de la billetterie avec des vagues aussi larges c’est une catastrophe.”
“Ce qui me dérange c’est qu’on parle d’assiduité au Parc alors que mon assiduité est plus en déplacement qu’au Parc”, regrette de son côté Alban. “Je considère qu’à l’extérieur, tu as plus besoin d‘aide qu’à domicile. Oui je vais moins souvent au Parc mais je fais tous les déplacements.”
“Vagues trop larges”
Résultat, l’euphorie de la qualification pour ces fans s’est vite arrêtée. “La joie est retombée tellement vite”, poursuit Alban. “Je ne suis pas énervé contre mon club mais contre la gestion de cette billetterie. Je ne crache pas contre ceux qui ont eu leur place mais je ne comprends pas la façon dont s’est fait. On pensait que ça n’arriverait peut-être jamais, qu’on ne le vivrait pas. On se dit ça y est, c’est mon moment, de ressentir ça. J’ai envie de le vivre! Le vivre avec eux, la communion qu’on a eue, les déceptions, les souffrances, et aujourd’hui on me retire ça.”
Avant d’ajouter, à chaud: “Je ne regarderai pas le match.” “J’en veux énormément au PSG”, lâche “Jo” sous le coup de la colère: “J’étais prêt à mettre 1.000, 1.500 euros pour voir le match, c’est le rêve de ma vie entière. Ça me sidère de voir que je ne suis pas convié à la fête.”
Il continue de regarder les places à la revente, se dit prêt à débourser 1.500 euros. “J’ai acheté à un revendeur 3.000 euros les deux places”, glisse un autre amoureux du PSG. Anthony lui n’ira pas à ces altitudes: “Je ne vais pas payer 3.000 euros alors que j’aurais dû avoir accès à un ticket à 70 euros, que je paye un abonnement et mes déplacements.” Pour lui, PSG-Inter se passera donc devant la télé.