TF1, Banque populaire, Vinci, Assemblée nationale… les récits de dérapages lors de soirées de Noël ou de pots festifs s’additionnent et questionnent sur les craquages de salariés en entreprise. Si l’alcool est aujourd’hui moins utilisé comme facteur de cohésion sociale, il devient une forme de défouloir dans certains secteurs soumis à une forte pression. Entre burn-out et comportements inappropriés.
Le 20 mars, Laurence Cottet, ancienne cadre supérieure de l’entreprise Vinci, roule, songeuse, sur l’autoroute en direction de Valence. Elle s’apprête à assister à l’avant-première du film Des jours meilleurs, réalisé par Elsa Bennett et Hippolyte Dard – le long-métrage est sorti en salles le 23 avril. « Valérie Bonneton joue mon personnage. Les réalisateurs ont souhaité porter à l’écran mon histoire », raconte-t-elle, encore un peu émue. En janvier 2009, alors qu’elle cachait avec difficulté son addiction à l’alcool, Laurence Cottet s’était effondrée dans un coma éthylique lors d’une soirée de son entreprise. « J’avais pris une première coupe de champagne, puis une seconde, et ensuite je ne m’étais pas arrêtée. »
Ce drame mit fin brutalement à sa carrière de haut niveau. « À l’époque, l’alcool était partout. Dans les repas d’affaires, lors des fêtes de signatures de contrats et de fins de chantier, il était là. Pour se faire une place dans ce monde d’hommes, au sein du secteur du BTP, je gagnais de l’assurance avec cet alcool, alors qu’au début de ma carrière je n’étais pas attirée », raconte-t-elle. Laurence Cottet est la première à avoir brisé l’omerta sur les dérapages liés à l’alcool en soirée en témoignant à visage découvert dans l’émission de Harry Roselmack « Sept à huit », en 2014. « À la suite de mes propos, j’ai reçu des dizaines et des dizaines de témoignages. » En 2019, elle lance le projet Janvier sobre.