Dans un conflit où la guerre des drones prend une place centrale, la France entend renforcer son soutien industriel à l’Ukraine. Le projet d’implantation de Renault a été révélé deux jours après l’annonce par le ministre de la Défense Sébastien Lecornu d’« un partenariat complètement inédit où une grande entreprise produisant des voitures françaises (…) va s’allier avec une PME de défense française pour armer des lignes de production en Ukraine pour être capables de produire des drones ».
Selon franceinfo, les lignes de production seront situées « à quelques dizaines ou centaines de kilomètres du front ». Renault n’a pas commenté ces informations. Les drones produits, dont le modèle n’a pas été précisé, seront destinés en priorité à l’armée ukrainienne, mais « nous allons aussi en faire bénéficier nos propres armées françaises », a précisé Sébastien Lecornu.
Une guerre des drones en pleine accélération
L’Ukraine prévoit d’utiliser plus de 4,5 millions de drones en 2025, responsables de 70 % des destructions de matériels ennemis. L’armée française cherche pour sa part à combler son retard. « Les Ukrainiens sont meilleurs que nous dans la capacité à imaginer des drones et surtout à élaborer la doctrine qui va autour », a reconnu le ministre.
Dans le même temps, l’armée russe a annoncé dimanche mener une offensive dans la région ukrainienne de Dnipropetrovsk — une première en plus de trois ans de conflit. « Les unités de la 90e division blindée (…) ont atteint la frontière ouest de la République populaire de Donetsk et continuent de mener l’offensive sur le territoire de la région de Dnipropetrovsk », a communiqué l’armée russe sur Telegram.
Le commandement des forces de défense du Sud ukrainien a confirmé que « l’ennemi n’abandonnait pas ses intentions d’entrer dans la région » et que les soldats ukrainiens « tenaient leur secteur du front ». Un civil a été tué dimanche à Mejova, localité proche de la frontière régionale. « Ils avancent lentement, très lentement mais ils avancent », a indiqué un officier ukrainien sur place.
Cette avancée russe intervient alors que les pourparlers pour une trêve, encouragés par Washington, restent dans l’impasse. Moscou a proposé des conditions qualifiées d’« ultimatums » par le président ukrainien Volodymyr Zelensky. Dans ce contexte, la production de drones sur le sol ukrainien par un partenaire industriel européen revêt un caractère hautement stratégique. « Quiconque refuse de reconnaître les réalités de la guerre lors des négociations se verra confronté à de nouvelles réalités sur le terrain », a averti l’ancien président russe Dmitri Medvedev.
(Avec AFP)
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