Alors que les discussions entre partenaires sociaux entrent dans leur dernière ligne droite, François Bayrou laisse filtrer un brin d’optimisme. « Je pense que la possibilité existe de trouver un accord dynamique, car ce qui est en gestation, c’est le retour de la démocratie sociale », a déclaré le Premier ministre dans La Tribune Dimanche. Il évoque « des avancées » malgré des positions de départ très éloignées et n’exclut pas « qu’ils aient besoin de quelques jours de plus » pour finaliser un accord.
Le chef du gouvernement, toujours à la tête d’un exécutif minoritaire, sait que l’issue du conclave pèsera politiquement. Entre finances publiques dégradées, budgets à préparer et menace persistante d’une motion de censure, l’équation est délicate.
La pénibilité au cœur du bras de fer
Mais sur le fond, les divergences restent vives. La CFDT l’a répété ce week-end : il n’y aura pas d’accord sans avancée substantielle sur la pénibilité. « Il n’y aura pas d’accord avec la CFDT si le patronat n’avance pas plus sur le volet réparation », prévient Marylise Léon. Pour la secrétaire générale, les employeurs ne font pas assez en matière de prévention, et doivent donc permettre des départs anticipés pour les salariés les plus exposés.
Le Medef, de son côté, rappelle qu’il a déjà fait un pas, lui qui était jusqu’ici opposé à toute évolution sur l’usure professionnelle. Patrick Martin propose d’élargir les critères du compte professionnel de prévention, pour intégrer notamment la manipulation de charges lourdes, les postures pénibles et les vibrations mécaniques. Il évoque aussi une réforme du dispositif inaptitude/invalidité, avec un départ possible dès 61 ans, contre 62 aujourd’hui.
Une prime seniors dans les cartons
Côté exécutif, une piste est envisagée : celle d’une prime seniors, en plus des surcotes existantes, pour encourager les départs tardifs. Une idée évoquée par La Tribune Dimanche et que Matignon n’a pas démentie, tout en précisant qu’« aucune mesure n’est actée à ce stade » et que « les arbitrages seront rendus mi-juillet ».
La perspective de revenir sur le recul de l’âge légal à 64 ans paraît en revanche écartée, FO, la CGT et d’autres organisations ayant quitté la table, et le Medef restant ferme sur ce point. « Cela fait partie des hypothèses, en fonction des avancées sur les autres sujets », a simplement indiqué Marylise Léon.
(Avec AFP)
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