« L’alimentation en eau a été perturbée depuis (dimanche) matin, on a constaté une chute de pression au robinet des abonnés », a indiqué à l’AFP une porte-parole d’Eau Agglo Perpignan/Veolia, évoquant 550 foyers touchés ce lundi aux alentours de 11 heures, la mairie parlant de 750 un peu plus tôt dans la matinée. A l’origine du problème qui a touché jusqu’à 6 000 abonnés dimanche et qui s’est également matérialisée par de « l’eau colorée » au robinet, « une casse sur une canalisation, non visible », selon cette même source.
La localisation de la fuite qui a provoqué depuis dimanche la perte de 10 000 m3 d’eau (soit environ le volume de trois à quatre piscines olympiques) « est toujours en cours », le périmètre de recherche d’abord étendu à 400 rues n’étant plus limité, lundi matin, qu’à six artères du centre-ville, a précisé Veolia, sans être encore en mesure d’expliquer les causes du problème.
Distribution d’eau
L’Agence régionale de santé (ARS) a mis en place un plan « rupture d’approvisionnement d’eau potable » pour gérer la situation, a précisé à l’AFP la préfecture des Pyrénées-Orientales. Il a été indiqué aux habitants que l’eau, rétablie dans la majeure partie des foyers concernés dimanche, ne devait être consommée que pour des « usages domestiques » mais pas pour l’alimentation, dans l’attente de résultats de contrôles sanitaires actuellement en cours, a insisté la porte-parole d’Eau agglo Perpignan/Veolia.
La mairie de Perpignan a mis en place des distributions de bouteilles d’eau à partir de dimanche 22h30 et ce lundi dès 6h30. Aux points de distribution d’eau, des Perpignanais concernés se plaignaient néanmoins, lundi matin, du manque d’informations reçues.
Dans les Pyrénées-Orientales, la météo annonce un temps chaud et sec toute la semaine, avec des températures dépassant les 30 degrés l’après-midi…
Sécheresse structurelle
Le département des Pyrénées-Orientales est affecté depuis trois ans par une sécheresse devenue structurelle, qui donne lieu à des restrictions d’usage de la ressource en eau. Selon le dernier point de la préfecture à ce sujet, en date du 30 mai, « les précipitations survenues depuis le mois de mars ont permis une amélioration significative de la situation hydrologique dans les Pyrénées-Orientales » et, dans ce contexte plus favorable, « le préfet des Pyrénées-Orientales a décidé d’assouplir les mesures de restriction des usages de l’eau ». Néanmoins, la ville de Perpignan reste en situation d'”alerte” jusqu’au 31 juillet (sur une échelle qui comprend quatre niveaux : Vigilance, Alerte, Alerte renforcée, Crise).
Il y a un an, en mai 2024, il s’est doté d’un plan de résilience sécheresse, présenté par Christophe Béchu, alors ministre de la Transition écologique, l’Etat annonçant mettre sur la table 10 millions d’euros par l’intermédiaire de l’Agence de l’eau, avec la possibilité de solliciter le plan hydraulique (20 millions d’euros). Les services du ministère avaient retenu trois projets de réutilisation d’eaux de station d’épuration à Argelès-sur-Mer, Saint-Cyprien et Canet-en-Roussillon. L’État annonçait venir également en appui sur trois projets agricoles et trois études ont été mises au programme, dont celle sur la faisabilité du prolongement d’Aqua Domitia.
Le ministre avait aussi nommé une « Madame Eau », en la personne de Christine Portero-Espert, ingénieure de l’Agence régionale de Santé, pour piloter le dossier en lien avec le préfet des Pyrénées-Orientales.