Mercredi dernier, un fort mistral a décidé de décoiffer les stars du 7e art. Le toit-terrasse de l’hôtel Marriott, réservé aux interviews, est sens dessus dessous : plantes renversées, parasols menaçant de s’envoler… Ce matin-là, ce chambardement climatique s’abat sur l’une des actrices américaines les plus bankables qui soient : Scarlett Johansson elle-même, venue en tant que réalisatrice présenter son premier film, Eleanor the Great, en sélection à Un certain regard, ainsi que l’actrice principale du film, June Squibb, 95 ans.
L’histoire d’une nonagénaire qui, en deuil de sa meilleure amie, reprend à son compte le passé de cette dernière, celui d’une survivante de l’Holocauste, pour le raconter publiquement. En retard et entourée d’un aréopage d’assistants, Scarlett Johansson fait une entrée en forme d’apparition : sans un cheveu en bataille, lovée dans une robe blanche immaculée qui faisait ressortir le rouge flashy de ses lèvres, la quadragénaire, droite et imperturbable, semble vouloir démontrer que les intempéries n’ont aucune prise sur sa personne. Scarlett Johansson garde la même maîtrise d’elle-même en répondant à nos questions. Tout en se montrant très attentive et protectrice à l’égard de son actrice nonagénaire.