L’heure est à la production en série pour les acteurs du NewSpace. Après l’ouverture l’an passé de la première usine française de nanosatellites par U-Space à Toulouse, c’est au tour d’Anywaves de gonfler des moyens industriels avec l’ouverture d’une ligne d’assemblage.
Fondée en 2017, la pépite toulousaine est parvenue en quelques années à s’imposer comme le principal fournisseur européen d’antennes pour le NewSpace avec une série de contrats pour les constellations OneWeb, CO3D d’Airbus ou encore Loft Orbital. Un impressionnant carnet de commandes qui nécessite désormais une montée en puissance de la production.
Dans la salle blanche, l’antenne transite entre plusieurs postes d’assemblage. « C’est comme sur une ligne de production automobile. À l’inverse, un satellite traditionnel est fixe avec des opérateurs se relayant autour pour l’assemblage », décrit Lionel Bellanger, directeur opérationnel d’Anywaves. Il suffit d’une dizaine de minutes pour réaliser l’assemblage complet de l’antenne à partir de composants essentiellement issus d’une supply chain européenne (Radiall, Map Space Coatings, Ciretec…). En revanche, il faut compter 30 heures supplémentaires pour mener des tests sur l’équipement.
Ligne d’assemblage d’Anywaves. (Crédits : Rémi Benoit)
Produire jusqu’à 200 antennes par mois
Anywaves a désormais la capacité de produire 200 antennes par mois depuis Toulouse. La jeune société a déjà livré 800 produits l’an passé avec un chiffre d’affaires avoisinant les dix millions d’euros. Elle compte un effectif de quarante personnes dans près de 1 000 m2 de bureaux en cœur de ville et douze collaborateurs depuis son nouveau site de production de 500 m2 dans l’agglomération toulousaine qui a demandé un demi-million d’euros d’investissements. « Ce nouveau site nous offre l’opportunité de rapatrier dans un même lieu le laboratoire de mesure et la ligne d’assemblage de manière à optimiser tout le flux de production et renforcer la qualité sur nos productions », avance Nicolas Capet, président d’Anywaves.
Un modèle appelé à être dupliqué dès 2026 avec la création d’une antenne aux États-Unis (en Floride ou dans le Colorado) comprenant à la fois un bureau commercial et un site de production pour répondre à une forte demande de constellations en orbite basse. « C’est une décision prise en septembre dernier avant même l’élection de Donald Trump. Notre ambition est de devenir leader mondial et cette proximité avec nos clients va créer des opportunités », met en avant Eric de Saintignon, directeur général de la société. Outre-Atlantique, Anywaves a déjà décroché un contrat de 120 produits pour Maxar, leader mondial de l’observation spatiale haute résolution.
Eric de Saintignon, directeur général et Nicolas Capet, président d’Anywaves. (Crédits : Rémi Benoit)
Sur son marché, la société fait face à la concurrence d’équipementiers généralistes de type Blue Canyon et des acteurs historiques du spatial comme Haigh-farr commencent aussi à développer des antennes plus adaptées au marché du New Space.
Dans les prochaines années, Anywaves qui produit déjà des antennes en bande S pour les satellites, des antennes pour les charges utiles, cherche à étoffer son portefeuille de produits sur étagère. La société a déjà développé des antennes cette fois pour les lanceurs réutilisables et planche sur une antenne active de symétrie pour remplacer les paraboles. Elle compte recruter une vingtaine de personnes cette année.