Une étude menée par Jean-Yves Dormagen et Stéphane Fournier, président fondateur et directeur d’études Cluster 17, pour la Fondation Jean-Jaurès, révèle, à un an des élections municipales, une polarisation de plus en plus forte au sein des grandes villes, qui pourrait redessiner en profondeur le paysage politique.
À un an des élections municipales, Jean-Yves Dormagen, président fondateur de Cluster 17 et Stéphane Fournier, directeur d’études Cluster 17 ont mené une étude pour la Fondation Jean-Jaurès, mettant en lumière une polarisation croissante dans les grandes villes, touchant aussi bien les électeurs progressistes que les conservateurs. Des enjeux comme l’écologie et l’immigration alimenteraient une polarisation affective particulièrement marquée. La montée en puissance de La France insoumise traduirait une forme de clivage au sein même de la gauche, tandis qu’à droite, une « bataille masquée » se joue entre Les Républicains et Renaissance.
Marianne : Qu’est-ce qui explique la plus grande polarisation des grandes villes autour des questions identitaire, sécuritaire et écologique ?
Stéphane Fournier : L’électorat des grandes villes est effectivement polarisé autour de ces trois thèmes. Sûrement davantage que dans les villes de taille inférieure. Tout d’abord parce que le poids des étiquettes politiques joue un rôle plus important dans les grandes villes. L’identité du Maire est plus « marquée ». Or, nous sommes dans une ère de polarisation dans laquelle les positionnements des individus ont tendance à être de plus en plus clivés et hostiles au « camp » d’en face.