Il vient de succéder à Alexis Kohler au poste de secrétaire général de l’Élysée. Le parcours d’Emmanuel Moulin fait pourtant tiquer des députés de la commission des Finances. Il était en effet directeur du Trésor quand ses services n’ont pas su anticiper la fonte des recettes du pays.
« Il est sympa », le commentaire fuse dès que l’on prononce son nom. Emmanuel Moulin, protestant épicurien, adore les dîners en ville, l’opéra, la bonne cuisine ; imiter Gérard Larcher ou Nicolas Sarkozy, dans le film Neuilly sa mère, sa mère !, à la demande de Sophia Aram. Au service de l’État, ce haut fonctionnaire est habité par une obsession : « Exercer une petite influence sur les grandes décisions » (plutôt qu’une grande sur de petites). Qu’il représente Bercy, le Trésor ou l’Élysée, dans la petite société des sommets internationaux, il a un mot pour chacun. « Puis il adore affûter, jusqu’au bout de la nuit, un paragraphe de compromis », confie un proche. De Christine Lagarde, en 2007, à Nicolas Sarkozy, en 2009, en passant par Bruno Le Maire à Bercy, de 2017 à 2020, puis par Gabriel Attal à Matignon, en 2024 : tous louent sa loyauté.