Elon Musk serait-il en train de tourner le dos à Donald Trump ? Mardi, Tesla a envoyé une lettre au bureau du représentant américain au commerce pour lui signifier ses craintes que les droits de douane brandis par le nouveau président « ne nuisent pas par inadvertance aux entreprises américaines ».
Une remise en question de la politique de Trump, alors même que le patron de l’entreprise, Elon Musk, dirige le Département de l’efficacité gouvernementale et est un proche allié du chef d’État. On ignore cependant qui, chez Tesla, a rédigé cette lettre, qui n’est pas signé.
Interrogé par Reuters, Tesla n’a pas immédiatement répondu à une demande de commentaire. Une chose est sûre, à court terme, l’arrivée de Donald Trump au pouvoir n’a pas fait de bien à l’entreprise. Son action a perdu 40 % de sa valeur depuis le 1er janvier, pour s’afficher à 240 dollars ce vendredi vers 14 h. L’entreprise a notamment vu ses ventes être divisées par deux en début d’année en Europe.
Crainte de représailles et autres difficultés
Dans sa lettre, Tesla affirme vouloir éviter des représailles du type de celles auxquelles elle a été confrontée lors de précédents conflits commerciaux, qui ont entraîné une augmentation des droits de douane sur les véhicules électriques importés dans les pays soumis aux droits de douane américains. « Les exportateurs américains sont intrinsèquement exposés à des conséquences disproportionnées lorsque d’autres pays réagissent aux mesures commerciales américaines », a déclaré Tesla dans sa lettre. « Par exemple, les mesures commerciales passées des États-Unis ont entraîné des réactions immédiates de la part des pays visés, notamment une augmentation des droits de douane sur les véhicules électriques importés dans ces pays. »
Tesla prévient que même avec une localisation agressive de la chaîne d’approvisionnement, « certaines pièces et composants sont difficiles, voire impossibles à trouver aux États-Unis ». Le constructeur automobile ajoute que les entreprises « bénéficieront d’une approche progressive qui leur permettra de se préparer en conséquence et de garantir que des mesures appropriées en matière de chaîne d’approvisionnement et de conformité sont prises ».
Les constructeurs américains vent debout
Tesla est cependant loin d’être la seule entreprise du secteur à faire part de son inquiétude. Autos Drive America – un groupe commercial représentant les principaux constructeurs automobiles étrangers, dont Toyota, Volkswagen, BMW, Honda, Hyundai – a averti l’USTR dans des commentaires séparés que l’imposition de « tarifs douaniers à large base perturberait la production dans les usines d’assemblage américaines ».
Le groupe a ajouté : « Les constructeurs automobiles ne peuvent pas modifier leurs chaînes d’approvisionnement du jour au lendemain, et les augmentations de coûts entraîneront inévitablement une combinaison de prix à la consommation plus élevés, de modèles moins nombreux proposés aux consommateurs et de fermetures de lignes de production américaines, ce qui entraînera des pertes d’emplois potentielles dans toute la chaîne d’approvisionnement. »
(Avec Reuters)
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