Les frères Michael et John Head n’ont jamais eu le succès commercial qu’ils méritaient, mais ils ont fait indéniablement partie de ces groupes de « chimistes de la pop ». Depuis leur port de Liverpool, historiquement la ville anglaise où les brassages de cultures ont toujours été les plus naturels et intenses, ils ont proposé une étonnante synthèse dont rend compte aujourd’hui une « intégrale » en CD.
Après le court règne du spleen, du noir et des coupes de cheveux en pétard dans les années 1978-1983, l’Angleterre tourna la page de la new wave (Joy Division, The Cure, Siouxsie…) et retrouva des couleurs avec l’avènement des Smiths et, dans leur sillage, de toute une cohorte de mélodistes fuyant la neurasthénie de leurs grands frères. Au programme : retour en force de schémas musicaux énergiques appris chez les Beatles et les Byrds, et, surtout, envie d’ouvrir les fenêtres en grand pour faire entrer soleil et lumière.