S’il s’est rendu à Rome pour les funérailles du pape François, fin avril, Donald Trump a choisi de réserver son premier grand déplacement international à l’Arabie saoudite, comme lors de son premier mandat. Le président américain rencontrera à Ryad, a indiqué dimanche à l’AFP sous couvert de l’anonymat une source proche du gouvernement saoudien, les dirigeants des six pays membres du Conseil de coopération du Golfe (CCG) qui comprend l’Arabie saoudite, les Emirats arabes unis, Bahreïn, le Qatar, le Koweït et Oman.
Cette réunion s’inscrit dans le cadre d’une tournée régionale, prévue du 13 au 16 mai, qui mènera également le républicain au Qatar et aux Emirats Arabes Unis. Selon la Maison Blanche, l’objectif est de « renforcer les liens » avec ces alliés clés, dans un contexte marqué par la guerre à Gaza et les négociations avec l’Iran sur son programme nucléaire.
Un fort enjeu économique
Les relations de Washington avec les pays du Golfe sont solides. L’Arabie saoudite est l’allié historique des Etats-Unis, le Qatar accueille une importante base militaire tandis que le sultanat d’Oman joue un rôle de médiateur dans les pourparlers sur le nucléaire iranien.
Pour Donald Trump, ce déplacement dans le Golfe revêt également un fort enjeu économique. Vendredi, les Etats-Unis ont annoncé la vente à l’Arabie saoudite de missiles pour un total de 3,5 milliards de dollars. Le prince héritier et dirigeant de facto saoudien, Mohammed ben Salmane, a lui promis en janvier d’injecter 600 milliards de dollars dans le commerce et les investissements aux Etats-Unis.
La Trump Organization développe par ailleurs plusieurs projets dans la région. Elle a signé mercredi un contrat au Qatar pour un golf et des résidences près de Doha. Un complexe hôtelier et de golf est en cours de construction à Oman et la famille Trump collabore aussi avec le circuit LIV Golf, soutenu par le fonds souverain d’Arabie saoudite.
Sur le plan diplomatique, l’Arabie saoudite a récemment accueilli des pourparlers indirects sur l’Ukraine sous l’égide des Etats-Unis et les premiers échanges entre responsables russes et américains depuis 2022. Fin avril, Donald Trump a dit au Time Magazine être convaincu que le Royaume reconnaîtrait Israël. Mais Ryad continue de conditionner toute normalisation avec Israël à la création d’un Etat palestinien, à laquelle s’oppose le gouvernement de Benjamin Netanyahu. Les accords d’Abraham de 2020 avaient permis une reconnaissance d’Israël par les Emirats, Bahreïn et le Maroc.
(Avec AFP)
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