Trump durçit les contrôles : parties pour faire du bénévolat, deux touristes danoises se retrouvent en prison à Hawaï

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Trump durçit les contrôles : parties pour faire du bénévolat, deux touristes danoises se retrouvent en prison à Hawaï





















Les deux touristes danoises ont été arrêtées par les douaniers à Hawaï.
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À leur arrivée à Hawaï, deux touristes danoises se sont vu arrêter et incarcérer pendant trois jours dans un centre de détention à Honolulu. Leur tort ? Venues pour travailler bénévolement auprès d’agriculteurs, elles n’ont pas présenté le bon visa aux douaniers. En effet, les dernières directives du ministère américain des Affaires étrangères, en date du 28 avril dernier, imposent un visa de travail pour tous les étrangers venus étudier, travailler ou faire du bénévolat. Une nouvelle preuve du durcissement des contrôles aux frontières du pays.

À l’ère Trump, il ne fait pas bon de partir faire du bénévolat aux États-Unis. En voyage à Hawaï dans l’idée de travailler gratuitement aux côtés d’agriculteurs locaux, deux touristes danoises – baptisées Frida et Uma –, tout droit venues de Nouvelle-Zélande, se sont vu menotter et incarcérer au centre de détention fédéral de Honolulu. Leur tort ? Elles n’ont pas présenté le bon visa, comme elles en témoignent dans un podcast diffusé ce 3 mai à la radiotélévision publique danoise, et repéré par le quotidien Libération.

Et si les deux jeunes femmes, arrivées sur le sol du 50e État américain, affirment ne pas avoir informé de cette procédure – ni par leur organisation de bénévolat, ni sur les sites du gouvernement américain –, c’est bien parce que les directives de voyage aux États-Unis ont été modifiées par le ministère américain des Affaires étrangères… le 28 avril dernier. Ainsi, comme le précise le média danois DR, il n’est plus possible d‘entrer sur le territoire avec un formulaire ESTA « pour des raisons d‘études, de travail ou pour diriger une entreprise. Cela s’applique également au bénévolat. »

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« Veuillez noter que l’entrée aux États-Unis peut vous être refusée ou se voir être expulsé si, par exemple, vous avez indiqué un motif de voyage incorrect », est-il également indiqué dans la nouvelle note du ministère. Les Danoises auraient donc dû présenter aux douaniers un visa de travail. « Jamais, même dans nos cauchemars les plus fous, nous n’aurions pensé nous retrouver dans une telle situation », raconte Uma auprès du média danois.

Des quotas d’arrestation

Car, à leur arrivée à Honolulu, c’est bien un « cauchemar » qui a commencé pour les jeunes femmes. Frida et Uma ont été dirigées dans une salle d‘attente de l’aéroport, où elles ont patienté environ huit heures. Ne pouvant être expulsées immédiatement vers leur pays de provenance – le prochain vol pour la Nouvelle-Zélande n’étant que dans trois jours – elles ont été envoyées dans des geôles hawaïennes. « Quand j’ai vu Uma menottée, j’ai craqué », se souvient son amie.

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Ce n’est qu’au bout de 72 heures – et après de nombreuses procédures de sécurité – que les deux touristes (toujours menottées) ont fini par être escortées à l’aéroport de Honolulu puis jusqu’à la porte de leur avion à destination de la Nouvelle-Zélande. Quelques heures plus tard, le ministère danois des Affaires étrangères a confirmé que les deux amies se sont vu refuser l’entrée aux États-Unis et avoir fourni une assistance consulaire à ce sujet.

« L’arrestation et la détention d‘Uma et de son amie sont probablement le résultat de l’octroi par l’administration Trump de quotas d‘arrestation à chaque bureau de l’Immigration et des douanes aux États-Unis », a ainsi décrypté, pour le média DR, l’avocate spécialisée dans les réfugiés et l’immigration à l’université d‘Hawaï, Esther Sungeun Yoo. Cette dernière observe également une augmentation des arrestations et des détentions de voyageurs à l’aéroport depuis l’introduction des quotas d’arrestation.

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À noter qu’Uma et Freda ne sont pas les premières – et probablement pas les dernières – à vivre ce genre de mésaventures avec des douaniers américains. Rappelons qu’en mars, un chercheur français a été refoulé des États-Unis en raison de messages critiques qu’il a émis envers Donald Trump.


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