Entre Donald Trump et les universités américaines, la guerre continue. Le président américain a interdit mercredi soir l’entrée aux États-Unis des nouveaux étudiants internationaux à Harvard. Une décision suspendue dès le lendemain par la justice américaine. Cette mesure aurait dû s’appliquer immédiatement et rester en vigueur pendant au moins six mois.
Depuis son arrivée à la Maison-Blanche, le milliardaire républicain met la pression sur les universités. Il leur reproche d’être des incubateurs du « wokisme », notamment depuis les mobilisations étudiantes sur les campus soutenant la Palestine dans le conflit qui l’oppose à Israël.
Ce n’est pas la première fois que le gouvernement tente d’interdire l’accueil des étudiants étrangers. Fin mai, il avait essayé de retirer à l’université sa certification SEVIS (Student and Exchange Visitor), un système permettant aux étudiants étrangers de venir aux États-Unis. Une mesure qui avait aussi été bloquée, par le tribunal fédéral du Massachusetts (l’état où se situe Harvard).
Des conséquences pour les finances de l’école
Une telle mesure aurait eu des conséquences importantes pour les finances de l’école. Les universités américaines tirent une bonne part de leur financement des frais de scolarité, d’inscription et de logements de leurs élèves. Dans le cas de Harvard, les étrangers représentent 27 % des étudiants en 2025, rappelait la BBC.
L’université s’est déjà vue amputer de plusieurs milliards de dollars de subventions quelques mois plus tôt. L’administration de Donald Trump a notamment reproché à Harvard de ne pas s’être soumise à un audit de ses professeurs, de ses étudiants et de ses programmes, pour s’assurer du respect de la « diversité de points de vue ».
Au-delà de l’aspect pécuniaire, c’est également le rayonnement de l’université elle-même et plus largement des États-Unis qui est impacté. Harvard est la plus ancienne université du pays et la mieux classée au monde. Un nouveau coup porté au « soft power » américain. En 2023 et 2024, plus d’un million d’étudiants étrangers étaient inscrits dans les universités du pays, la plupart venant d’Inde, de Chine et de Corée du Sud.
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