Le dollar américain subit une forte pression à la baisse ce lundi, alors que la tension montre entre les États-Unis et la Chine sur les droits de douane. L’incertitude plane sur les marchés, réactivant les craintes d’une guerre commerciale prolongée et dommageable pour l’économie mondiale.
Le billet vert a enregistré des reculs significatifs face aux principales devises. Vers 11 heures, l’euro s’échangeait à 1,1420 dollar, affichant une progression de 0,64 % face à la monnaie américaine. La livre sterling suivait une trajectoire similaire, gagnant 0,63 % pour s’établir à 1,3544 dollar.
Cette dépréciation du dollar est directement liée aux déclarations du président Donald Trump qui, vendredi dernier, a dénoncé une « violation totale » de l’accord commercial par la Chine, sans apporter de précisions.
Cette accusation fait écho à un accord conclu le mois précédent entre Pékin et Washington visant à réduire les droits de douane réciproques. Bien que la Chine ait « fermement rejeté » ces accusations ce lundi, le marché anticipe avec inquiétude une reprise du bras de fer commercial entre les deux géants économiques.
Impact sur l’acier et l’aluminium
En parallèle, le président Trump a annoncé un durcissement de sa politique protectionniste en augmentant les surtaxes sur l’acier et l’aluminium. Dès mercredi prochain, ces droits de douane passeront de 25 % à 50 % pour l’acier et l’aluminium. Cette décision, annoncée depuis une aciérie d’US Steel en Pennsylvanie, vise à « protéger davantage » l’industrie américaine, selon le président.
Cette escalade intervient après une semaine marquée par des revers judiciaires pour l’administration. Michael Pfister, analyste chez Commerzbank, estime que « suite à ce dernier développement, la probabilité d’un accord avec l’Union européenne diminue probablement ».
Les entreprises européennes, notamment celles fortement dépendantes des importations d’acier et d’aluminium américains, pourraient faire face à des coûts accrus et à une réorganisation de leurs chaînes d’approvisionnement.
Conséquences pour les entreprises et les investisseurs
Cette recrudescence du protectionnisme et l’incertitude qui en découle ont des implications directes pour les entreprises mondiales. Les exportateurs, notamment ceux qui dépendent du marché américain, devront potentiellement ajuster leurs stratégies de prix ou chercher de nouveaux débouchés.
Les entreprises dont les chaînes d’approvisionnement sont fortement intégrées entre la Chine et les États-Unis pourraient être contraintes de revoir leur logistique et leurs partenariats. Pour les investisseurs, ce climat de tension pousse à la prudence et à la recherche de valeurs refuges. L’or, par exemple, a vu son cours repartir à la hausse, s’échangeant à près de 3 351 dollars, soit une progression de 1,9 %. Cette situation reflète la méfiance croissante des marchés envers les actifs plus risqués et une quête de sécurité face à l’instabilité géopolitique et commerciale.
Analyse des mouvements de devises
Les chiffres des marchés financiers confirment la nervosité ambiante. Le taux de change euros/dollar a progressé de 1,1347 à 1,1420 entre vendredi et lundi matin. De même, le taux livre/dollar a gagné du terrain, passant de 1,3459 à 1,3544.
À l’inverse, le taux dollar/yen a reculé, passant de 144,02 à 142,92, illustrant la désaffection pour le dollar face au yen, traditionnellement perçu comme une valeur refuge. Les entreprises françaises, qu’elles soient exportatrices ou importatrices, doivent suivre de près ces fluctuations.
Un dollar faible peut rendre les importations américaines moins chères, mais rend les exportations françaises vers les États-Unis plus coûteuses, affectant la compétitivité. Les stratégies de couverture de change pourraient devenir encore plus cruciales dans ce contexte volatil.
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