La Russie est prête à engager des négociations « directes, sans aucune condition préalable » avec l’Ukraine, dès jeudi prochain à Istanbul. Une proposition formulée dimanche par le président russe Vladimir Poutine, alors qu’Emmanuel Macron et Keir Starme, le Premier ministre britannique rentraient d’un déplacement à Kiev. Le président français, répondant à des questions de journalistes, y voit une « manœuvre dilatoire ».
« Le cessez-le-feu inconditionnel n’est pas précédé par des négociations, par définition », a lancé Emmanuel Macron à sa descente de train à Przemysl, en Pologne.« Il y a chez Poutine la volonté de chercher une voie, mais aussi de gagner du temps », a-t-il ajouté. À la question de savoir s’il s’agissait d’un nouveau coup tactique russe, il a répondu sans détour :« Si, si, c’en est une. »
Vladimir Poutine n’a âr ailleurs « pas exclu » que l’idée d’un cessez-le-feu soit discutée lors de pourparlers avec Kiev mais il a souligné que ces discussions devraient porter sur « les causes profondes du conflit » – qu’il a qualifié de « guerre » bien que ce terme soit rejeté par les autorités russes – « dans une perspective historique. »
Trump salue une avancée possible
Samedi, aux côtés de du présdient ukrainien Volodymyr Zelensky à Kiev, les dirigeants français, britannique, allemand et polonais avaient lancé un ultimatum à Moscou : accepter un « cessez-le-feu complet et inconditionnel de 30 jours » ou s’exposer à de nouvelles « sanctions massives ». Une position concertée avec Washington.
Paris doute aussi du lieu proposé par le Kremlin. « Le précédent est compliqué », a glissé Emmanuel Macron, suggérant que le choix du lieu pourrait ne pas convenir à Kiev. La Turquie, membre de l’Otan, avait joué un rôle de médiation en 2022 pour la conclusion d’un accord permettant l’exportation de céréales ukrainiennes par la mer Noire, dont la Russie avait par la suite claqué la porte.
De son côté, Donald Trump s’est montré plus enthousiaste. « Potentiellement un grand jour pour la Russie et l’Ukraine ! », a-t-il écrit sur Truth Social, en évoquant l’espoir d’une fin prochaine du « bain de sang ». Le président américain a assuré vouloir « continuer à travailler avec les deux parties » pour faciliter une sortie de crise.
(Avec AFP)
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