Prime Video cultive l’art de rire (3⭐/5)
Vous avez aimé LOL : qui rit sort !, la version 2.0 de « je te tiens, tu me tiens par la barbichette » lancée en 2021 par Prime Video et orchestrée par Philippe Lacheau ? Voici son petit cousin : Liars Club – comprendre le « club des menteurs » -, qui débarque sur la plateforme le 14 mars. Dans ce jeu d’enquête et de bluff, cinq duos de personnalités racontent tour à tour trois histoires qu’ils prétendent avoir vécues ensemble.

Mais une seule d’entre elles est vraie, à leurs camarades de trouver laquelle. À la clé pour les plus perspicaces, 50 000 euros reversés ensuite à une association. Parmi les binômes, on retrouve Kad Merad et Olivier Baroux – qui jurent leurs grands dieux qu’en Afrique du Sud un rhinocéros s’appelle « Kadéo » -, Ahmed Sylla et Hakim Jemili ou encore McFly et Carlito, déjà rompus à l’exercice avec leur concours d’anecdotes sur YouTube, auquel s’était prêté Emmanuel Macron en 2021.
Efficace malgré quelques moments de flottement, ce nouveau « comedy game » illustre la volonté de la plateforme de s’imposer comme une référence en matière d’humour. « Liars Club est une création française, explique Thomas Dubois, directeur d’Amazon MGM Studio France. On souhaite tester en permanence de nouveaux formats. On espère trouver le prochain LOL : qui rit sort !, un jeu japonais à l’origine, qui cartonne aujourd’hui dans plus de 20 pays. En France, sa saison 3 est à date le programme le plus visionné sur notre plateforme, devant des films et des séries. »
D’ici quelques mois sortira sa saison 5 – avec notamment au casting Vincent Dedienne, Artus ou encore Fred Testot – ainsi que LOL : IRL (pour « in real life »), une version dans laquelle les candidats devront faire rire non plus en studio mais « dans la vraie vie ». Autre grosse cartouche à venir : la saison 2 de Comedy Class, qui voit Éric et Ramzy sillonner les routes de France et de Belgique pour trouver la prochaine star de l’humour.
Éric et Ramzy proposeront également un autre programme, qui n’a pas encore de titre mais qui est un prank [un canular] où ils piégeront un individu.
« Éric et Ramzy proposeront également un autre programme, qui n’a pas encore de titre mais qui est un prank [un canular] où ils piégeront un individu, dévoile Thomas Dubois. On est en train de construire avec eux ce programme qui sera complètement fou. » De quoi désormais positionner Prime Video comme un concurrent direct des chaînes de télévision, qui avaient jusqu’à présent le monopole des émissions de divertissement. « Un programme avec des épisodes de vingt-six minutes comme LOL : qui rit sort ! aurait beaucoup de mal à exister en télé, résume Thomas Dubois. Nous, on peut proposer des choses différentes, car on n’a pas les mêmes contraintes en matière de format. »
Entre Téhéran et Avoriaz (4,5⭐/5)
Dès les premières secondes, le comédien Azize Kabouche nous invite au voyage : « Yeki bood, yeki nabood. Gheir az khodâ, itch kas nabood. C’est ainsi que l’on commence les histoires en Iran. C’est notre “il était une fois” à nous. » Bienvenue dans la pièce de théâtre Les Poupées persanes, diffusée aujourd’hui en prime time sur la chaîne Culturebox (canal 14 de la TNT). Un bijou – et pas un petit – dans lequel deux récits s’entrelacent avec grâce.
Le premier se déroule dans l’Iran des années 1970, où quatre étudiants à l’université sont témoins de la chute du chah et de l’ascension du régime islamique. Le second, en France, à Avoriaz, à l’aube du passage à l’an 2000, avec deux sœurs guère enthousiastes à l’idée de réveillonner avec leur mère, d’origine iranienne. Deux temporalités mais des thèmes identiques pour ces histoires qui s’emboîtent façon gigogne : la soif de révolution, les douleurs de l’exil, la transmission ou encore les secrets de famille.

Signée Aïda Asgharzadeh et mise en scène par Régis Vallée, cette pièce a obtenu deux statuettes lors des Molières 2023. Une juste récompense tant elle conjugue à merveille les registres – dont celui de l’humour, très présent – sur fond de musique persane interprétée au luth. Quant aux six comédiens, ils se téléportent avec fluidité d’une époque à l’autre grâce à une mise en scène imaginative. De toute beauté.
À binge-watcher d’un trait (3,5⭐/5)
Le plan-séquence, une redoutable technique de réalisation. On l’avait savourée dans la première saison de The Bear ou dans le film 1917. La série Adolescence, disponible à partir du 13 mars sur Netflix, offre une nouvelle fois la preuve de son efficacité. Son cocréateur et acteur Stephen Graham livre ici un thriller à très haute tension dont chacun des quatre épisodes est filmé en continu, de la première à la dernière minute. Il y interprète le père de Jamie (Owen Cooper), un garçon de 13 ans cueilli au petit matin dans sa chambre par les policiers qui le suspectent d’avoir tué une camarade de classe.
Cette arrestation est le point de départ d’une enquête qui fait basculer cette famille britannique sans histoires dans une autre dimension. On savoure d’être en immersion au plus près de l’action et de suivre ainsi en temps réel les multiples rebondissements de cette série servie par un excellent casting. Avec notamment Ashley Walters dans le rôle de l’inspecteur et Erin Doherty dans celui de la psychologue chargée du cas de Jamie.
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Rémi Jacob