Les médias italiens et espagnols saluent l’énorme match entre l’Inter et le FC Barcelone (4-3, a.p.), mardi à San Siro, en demi-finale retour de la Ligue des champions. Les superlatifs sont de sortie et les mots d’amour aussi.
Il y a certes une part d’amertume contre l’arbitrage et la profonde déception du camp des vaincus. Mais le scénario fantastique de la demi-finale entre l’Inter Milan et le FC Barcelone (3-3 à l’aller, 4-3 a.p. au retour) provoque un flot d’articles enflammés ce mercredi matin dans la presse italienne et espagnole. En Italie, la Gazzetta dello Sport, quotidien sportif le plus lu de la Botte, célèbre une “Inter mythique” en une de son édition du jour. Et plaint les fans lombards trop pressés qui ont quitté les travées de Giuseppe-Meazza à 2-3 pour éviter les bouchons.
“L’empreinte des grands anciens dans la nuit magique”
“Les supporters de l’Inter qui ont quitté le stade à la 90e minute, fatigués et découragés, ont perdu un fragment de vie pure qu’ils ne récupéreront jamais”, lance le journal qui use de la métaphore hollywoodienne pour conter ce film en plusieurs actes. “La clé de voûte d’une première mi-temps cinématographique est une combinaison de onze lettres: l’électricité”, raconte le journal. Elle n’a pas quitté le stade de la soirée.
“Yamala”, s’exclame le Corriere dello Sport, en référence au prodige catalan Lamine Yamal, encore brillant à défaut d’être décisif et sorti de la Ligue des champions aux portes de la finale. Un héros inattendu prend sa place en couverture, Davide Frattesi avec ses yeux extatiques pour célébrer son but de la victoire. La Repubblica s’attarde sur “l’empreinte des grands anciens dans la nuit magique du 4-3” en s’attardant sur Francesco Acerbi, improbable auteur de l’égalisation dans le temps additionnel et 19 ans plus âgé que Lamine Yamal.
Le journal rappelle sa victoire contre un cancer des testicules détecté en 2013 après sa signature à Sassuolo. “Après ça, le Barça ne fait pas peur”, ajoute le journaliste. Le gardien Yann Sommer, auteur de plusieurs arrêts miraculeux, fait aussi partie des tauliers qui ont brillé. “Sommer, l’attrapeur de rêve comme Julio Cesar sur Messi en 2010”, compare Tutto Sport. Cette année-là, l’Inter avait remporté sa troisième et dernière Ligue des champions.
En Espagne, l’humeur est moins joyeuse mais tout aussi hallucinée par ces scénarios fous d’une double confrontation à treize buts. “Quelle équipe fière”: Sport applaudit les hommes de Hansi Flick, capables de remonter à deux reprises un handicap de deux buts contre l’Inter et tout proches de réussir le coup parfait. “Il a manqué une minute”, constate Marca, en référence au but d’Acerbi à la 93e. Même remarque mais chronomètre différent pour As: “Il a manqué deux minutes”.
“La plus grande demi-finale de Ligue des champions de tous les temps”
En Catalogne, les journaux lèvent leur chapeau à la gloire des partenaires de Lamine Yamal. “Des adieux épiques”, titre Mundo Deportivo avec une photo de Lamine Yamal, allongé au sol. “Le Barça tombe à Milan et laisse échapper la grande finale après avoir joué un match superbe mené par un Lamine stratosphérique”, salue le journal.
La match a passionné toute l’Europe. Et le Daily Mail, média anglais, résume bien le sentiment général: “c’était une folie glorieuse et sans filtre – la plus grande demi-finale de Ligue des champions de tous les temps”.