AFP or licensors
Attention les secousses
Par Marianne
Publié le
Environ vingt-cinq militants et animateurs de groupes d’action de La France Insoumise (LFI) en Maine-et-Loire ont décidé de prendre le large. Dans une lettre adressée aux autres militants insoumis du département, ils dénoncent un « manque de démocratie interne » et la mainmise du Parti ouvrier indépendant (POI) sur l’organisation locale.
C’est la Bérézina chez LFI Maine-et-Loire. Le site Angers Info rapporte, ce 16 mars, qu’après des mois de tensions au sein du groupe LFI 49, 25 militants et animateurs de groupes d’action ont décidé d’en claquer la porte, dénonçant un « manque de démocratie interne ». Selon le média, qui a pu consulter une lettre adressée aux autres militants insoumis du département, cette annonce survient après plusieurs autres départs et une contestation qui n’a cessé de grossir contre le fonctionnement du mouvement, à l’échelle locale comme nationale.
À LIRE AUSSI : La défaite de Louis Boyard à Villeneuve-Saint-Georges, un triple échec pour LFI
« Je ne me retrouve plus ni dans les méthodes, ni dans la stratégie de La France insoumise », a ainsi confié une animatrice d’un groupe d’action d’Angers, qui reproche aussi à Jean-Luc Mélenchon de bénéficier d’un « culte du sauveur suprême ». Les démissionnaires évoquent aussi pêle-mêle l’élection présidentielle de 2022 ou encore l’affaire Quatennens parmi les objets de la discorde. Mais c’est surtout « la mainmise du Parti ouvrier indépendant (POI) », une formation trotskiste, sur le groupe insoumis du Maine-et-Loire, qui aurait mis le feu aux poudres.
« Nous sommes passés d’un mouvement citoyen à une organisation pyramidale et verrouillée », écrit un autre signataire. Toujours selon Angers Info, les démissionnaires accusent le POI d’avoir progressivement pris le contrôle de LFI 49 avec la bienveillance de la direction nationale et de Jean-Luc Mélenchon, lui-même ancien membre de ce groupuscule.
À LIRE AUSSI : “Loin, très loin de Mélenchon” : avis aux amateurs, il est possible de songer à une année sans le leader de LFI
Ces remous en Maine-et-Loire font écho à des tensions plus vastes au sein du mouvement à l’échelle nationale. Plusieurs personnalités de La France insoumise, parmi lesquelles Clémentine Autain et Alexis Corbière, ont pris leurs distances en fondant l’Association pour une République écologique et solidaire (L’Après), affirmant ainsi leur désaccord avec la ligne actuelle du parti. « Nous quittons LFI, mais nous ne renonçons pas à nos engagements politiques », indiquent les néodissidents angevins.
Interrogées par Le Courrier de l’Ouest (Groupe Ouest-France), certaines figures tancent la portée de ces départs. « C’est une poignée de gens énervés, estime par exemple Florence Augier, ancienne candidate aux sénatoriales de 2023. Il y a toujours des mauvais coucheurs. L’un d’eux m’a dit que Jean-Luc Mélenchon était notre gourou. Moi, je n’ai pas de gourou. Sur les 24 signataires, dix seulement étaient un peu actifs. Les autres sont venus à l’occasion de campagnes électorales. »
Nos abonnés aiment
Plus de Politique
Votre abonnement nous engage
En vous abonnant, vous soutenez le projet de la rédaction de Marianne : un journalisme libre, ni partisan, ni pactisant, toujours engagé ; un journalisme à la fois critique et force de proposition.
Natacha Polony, directrice de la rédaction de Marianne