Un rapport publié ce lundi aux Pays-Bas a mis en lumière les erreurs des services de sécurité en marge des violences subies début novembre 2024 par des supporters du Maccabi Tel-Aviv après un match de Ligue Europa à Amsterdam.
La police d’Amsterdam, qui tentait de contenir des violences contre des supporteurs du club de football israélien Maccabi Tel-Aviv en novembre 2024, a été débordée par les attaques éclair et les incitations à la violence sur les réseaux sociaux, selon un rapport publié ce lundi.
Les violences survenues aux premières heures du 8 novembre 2024 faisaient suite à deux jours d’échauffourées au cours desquelles des fans du Maccabi avaient scandé des chants anti-arabes, vandalisé un taxi et brûlé un drapeau palestinien dans les rues de la capitale néerlandaise. Cinq personnes avaient été brièvement hospitalisées.
La police “dépassée par la rapidité et l’imprévisibilité des événements”
La police a agi avec “un engagement, une flexibilité et un professionnalisme remarquables”, écrit dans un rapport l’organisme de surveillance du ministère néerlandais de la Justice. Les autorités ont déployé 1.200 agents, des drones, des équipes chargées de procéder à des arrestations, des chevaux et des canons à eau, mais elles ont été prises au dépourvu.
“Bien que la police ait agi avec détermination, elle a parfois été dépassée par la rapidité et l’imprévisibilité des événements”, souligne encore le rapport. “Les attaques éclair menées par de petits groupes d’émeutiers, utilisant des taxis et des scooters pour se déplacer rapidement et cibler les juifs dans les rues, ont imposé des exigences différentes à l’approche adoptée par la police.”
“Les politiciens, les administrateurs et les médias ont immédiatement tiré des conclusions hâtives”
Les réseaux sociaux ont également joué un rôle clé dans la difficulté à contenir les violences, selon le rapport.
“Les gens ont pu diffuser des messages et des images à une vitesse fulgurante, exacerbant ainsi les tensions existantes”, précise également le rapport. “Des incidents relativement mineurs, comme le retrait d’un drapeau palestinien par des supporteurs du Maccabi, ont été partagés, interprétés et amplifiés en quelques minutes.”
Le président israélien Isaac Herzog a parlé de “pogrom antisémite”, tandis que la maire d’Amsterdam, Femke Halsema, a établi un parallèle entre les violences et les “souvenirs des pogroms”. Elle a ensuite regretté avoir utilisé cette expression, affirmant que le mot avait été utilisé à des fins de propagande.
“Ce qui est frappant, c’est la rapidité avec laquelle chacun a exprimé son opinion après les événements”, indique le rapport.
“Les politiciens, les administrateurs et les médias ont immédiatement tiré des conclusions hâtives, sans avoir la moindre idée précise de ce qui s’était passé.”
Cinq personnes condamnées après les incidents
Un autre rapport, publié plus tard lundi par l’Institut pour la sécurité et la gestion des crises, a conclu qu’un manque d’informations officielles durant la nuit des violences avait favorisé la propagation de rumeurs et de désinformation.
En décembre, cinq hommes ont été condamnés pour divers délits, allant de coups de pied infligés à des supporteurs du Maccabi dans la rue à l’incitation à la violence dans des groupes de discussion. La peine la plus lourde a été de six mois de prison concernant un homme identifié comme Sefa O. pour violences contre plusieurs personnes.
La chaîne publique NOS a rapporté dimanche que des poursuites contre des fans du Maccabi avaient été abandonnées, la police n’ayant pu accéder aux images de caméras de sécurité. Deux femmes ont signalé des incidents distincts dans le métro d’Amsterdam, mais les images de vidéosurveillance ont été supprimées. Un porte-parole du parquet a confirmé ces informations auprès de l’AFP.