Philippe Diallo, le président de la Fédération française de football, a présenté ce lundi les grandes lignes de la réorganisation à venir de la gouvernance du football professionnel français. Un “projet de rupture”, impulsé par la FFF, qui entraînera la disparition de la Ligue de football professionnel et la création d’une société commerciale dont les clubs seront actionnaires.
Une “Premier League à la française”. Philippe Diallo a tenu un point presse ce lundi pour détailler le projet de réorganisation de la gouvernance du football français, adopté ce lundi matin par le comité exécutif de la Fédération française de football et présenté dans l’après-midi aux clubs professionnels. Un modèle, décrit comme “original, français et moderne”, qui va entraîner un véritable bouleversement, avec notamment la disparition de la Ligue de football professionnel.
“C’est un projet de rupture avec l’organisation actuelle du football professionnel”, a expliqué le patron de la 3F, aux côtés de la ministre des Sports Marie Barsacq. “Ce projet collectif vise à permettre de poser un cadre qui soit celui du rebond de nos clubs professionnels. Dans un cadre complétement rénové, qu’on veut plus efficient et transparent, au sein duquel la fédération aura un rôle nouveau”.
Une société commerciale dirigée par des mandataires
Philippe Diallo a dévoilé les grandes lignes de ce changement de cap, à travers quatre “ruptures majeures avec le système actuel”. La première concerne le statut de cette entité dirigeante, qui ne sera plus la LFP. “L’idée est de passer d’un dispositif où la Ligue de football professionnel céderait la place à une société commerciale dont les clubs seraient actionnaires, avec CVC, qui dispose de 13% du capital. La fédération sera elle-même présente au capital de cette société.”
Le deuxième grand changement concerne la gouvernance: “Dans la LFP, il y a un président élu (Vincent Labrune actuellement, NDLR). Dans la future société commerciale, il y aura un directoire de professionnels qui seront des mandataires, nommés et révoqués par les clubs. Donc on sort d’un système électif pour passer à un système de nomination des dirigeants.”
La FFF aura un droit de veto sur certaines questions
En plus de la valorisation du football français, la nouvelle société commerciale en assumera aussi l’organisation. “LFP Médias est aujourd’hui une société centrée sur les produits, la valorisation des championnats. La future société commerciale conservera cette compétence, mais on souhaite élargir son objet social à l’organisation matérielle des championnats”, a fait savoir Philippe Diallo.
La quatrième “rupture” concerne le rôle de la FFF, qui sera beaucoup plus impliquée à l’avenir. “La fédération est celle qui est garante de l’intérêt général et elle est également régulatrice”, a rappelé son président. “Mais dans le système actuel, il y avait des difficultés à mettre en œuvre ces deux missions. Dans le projet nouveau, la fédération va se doter pleinement des moyens d’exercer ces missions. D’abord en étant au capital de la société commerciale future, sous la forme d’une action préférentielle, à laquelle sera attaché un droit de véto sur un certain nombre de questions d’intérêt général. Par exemple, on ne pourra pas changer le format de la compétition, sans que la fédération puisse donner son accord.”
“Concernant la régulation, elle émanera de compétences qui sont actuellement de la responsabilité de la LFP qui remonteront à la fédération. Ce sera vrai pour la DNCG, qui passerait sous la compétence directe de la fédération mais aussi des questions disciplinaires, qui relèveront de la fédération, via des instances spécifiques en son sein.”
Un projet débattu le 10 juin au Sénat
Avant d’être mis en œuvre, ce grand projet de réorganisation va nécessiter des adaptations législatives et réglementaires. La fédération va porter un certain nombre d’amendements dans le cadre de la proposition de loi déposée par les sénateurs Laurent Lafon et Michel Savin sur l’organisation, la gestion et le financement du sport professionnel, qui sera débattue dans l’hémicycle le 10 juin prochain. Aucun changement ne pourra donc intervenir pour la saison prochaine. Si elle est adoptée, la nouvelle organisation du foot français pourrait être mise en œuvre pour le début de la saison 2026-2027.