Dans un entretien accordé à El Mundo, l’entraîneur italien Fabio Capello exprime son aversion à l’égard de Pep Guardiola, qu’il n’a guère apprécié quand il l’a dirigé à l’AS Rome.
C’était au début des années 2000. Après une dizaine d’années comme milieu de terrain au FC Barcelone, Pep Guardiola tente sa chance en Italie. Et notamment à l’AS Rome. Sauf qu’il n’y joue que six petits matchs (2002-2003). Son entraîneur de l’époque, Fabio Capello, revient brièvement sur cet épisode dans une interview récemment publiée par El Mundo. Il se souvient que le courant n’était pas du tout passé.
“Il est venu me dire comment je devais faire mon travail et je lui ai dit: ‘Va courir et après tu pourras parler’. Je n’allais pas le mettre sur le terrain devant des gens qui avaient beaucoup plus de choses que lui. C’est tout, le débat s’est arrêté là”, raconte le technicien italien de 78 ans, qui ne se fait pas prier pour enchaîner les critiques.
“Il a toujours voulu être le protagoniste”
“Vous savez ce que je n’aime pas chez Guardiola? Son arrogance. La Ligue des champions remportée avec City, c’est la seule où il n’a rien tenté de bizarre dans les matchs décisifs. Toutes les autres années, à Manchester et à Munich, lors des matchs clés, il a toujours voulu être le protagoniste. Il changeait les choses et inventait pour dire: ‘Ce ne sont pas les joueurs qui gagne, c’est moi’. Cette arrogance lui a coûté plusieurs victoires en Ligue des champions”, tranche Fabio Capello, qui n’entraîne plus depuis 2018.
Autre reproche? “Même si ce n’est pas de sa faute, il a fait énormément de mal au football. Parce que tout le monde a passé dix ans à essayer de le copier. Cela a ruiné le football italien, qui a perdu sa nature”.
Mais il l’assure: “J’apprécie beaucoup Guardiola”. Car in fine, il lui reconnaît son héritage sur le jeu. “J’ai vécu trois révolutions dans le football, une toutes les 20 ans environ: l’Ajax de Cruyff, le Milan de Sacchi et le Barça de Guardiola”.